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Poèmes confirmés : L'Abime
Publié par dominic913 le 15-12-2014 14:39:52 ( 882 lectures ) Articles du même auteur
Poèmes confirmés



Alors que je regarde au fond de l’Abîme, l’Abîme me réponds de ses rires et de ses cris. Je perçois ses ombres déchirantes. Je distingue ses parois suintantes ; dégoulinant de haine de de sueur malveillantes. Je discerne ses roches abruptes et noirâtres, ses quelques corniches aux aspérités terrifiantes. Des os poussiéreux, des blocs rocheux constellés de moisissures multicolores et malodorantes s'y propagent de manière ahurissante. Parfois, j'y entends des chuintements, des feulements, qui grincent et se répandent anarchiquement. D'autres fois, s'y répercutent des échos surgis d'on ne sait où, s'élèvent de ses profondeurs les plus annihilantes. Seraient-ce les séquelles de griffes déchirant l'air ou la roche ? Nul ne saurait le décrire exactement. Car tous les êtres de chair et de sang, tous les hommes, les Elfes, les Nains issus des Ages d'Avant, ne sont jamais revenus de cet obscur lieu sans nom.

Tout ce que je peux dire, alors que je m’apprête à m'y mesurer également, c'est que ce Noir Souverain qui demeure en son sein, m'attend désespérément. Avide de mon Énergie, de mon Savoir et de mes capacités hors du commun, il espère depuis longtemps que je l'y rejoigne. Je n'ose y croire, puisque cette créature décharnée aux ailes évanescentes, aux yeux de feu, au corps monstrueux, et aux membres purulents ; a oublié il y a plus de mille ans d'où nous venons et où nous allons. Pauvre Géant né au cours d’Ères éteintes depuis l'époque des Cataclysmes et des Princes-Régents, il s'imagine qu'aujourd'hui, je ressemble toujours à cet Enfant nonchalant ; qui buvait assidûment chaque Parole dont il était l'Inspirateur révoltant.

Or, désormais, il n'y a plus de Maitre ni d'Esclave en ces lieux. Et tandis que je m'élance au cœur de cet Abîme sidérant ; je songe à toutes ces années où, abandonné à mes cauchemars d'adolescent ; j'ai rêvé de cet instant Magique où je me débarrasserai enfin de son emprise humiliante ; et où je le catapulterai hors de ce noir Abîme qui m'appartient ; et cela définitivement...

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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