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Accueil >> xnews >> Moi Kléber 14 ans en 1914 (partie 5) - Nouvelles confirmées - Textes
Nouvelles confirmées : Moi Kléber 14 ans en 1914 (partie 5)
Publié par couscous le 27-11-2014 19:40:00 ( 1195 lectures ) Articles du même auteur
Nouvelles confirmées



1er juillet 1915

Me voilà intégré dans un groupe de « fonceux ». Le soir, on se rassemble dans un immeuble détruit par une bombe et on part par deux ou trois vers les fermes de Dottignies. Là-bas, le chef négocie des patates, du pain, du blé et des haricots pour les revendre au marché noir. Des gamins de huit à dix ans nous accompagnent. Ils sont chargés de faire le guet et de nous prévenir s’ils voient une patrouille allemande ou des gendarmes.
Qu’il est bon le pain fabriqué avec de la vraie farine ! Rien à voir avec celui qu’on achète avec les bons. À mon retour, Maman m’en prépare une tranche généreuse avec un peu de saindoux. Rien que d’y penser, j’en salive.

21 juillet 1915

Aujourd’hui a été décrété « jour de deuil des fêtes nationales ». Tous les magasins sont fermés et les maisons gardent leurs volets fermés. Comme toute tentative patriotique nous expose aux foudres de l’occupant, c’est notre façon de signifier l’attachement à notre pays et le soutien à nos soldats. J’aime bien ressortir ma boîte à biscuits vide qui contient des cartes postales, envoyées par mon grand-père lors de ses vacances à la mer ou dans les Ardennes. Elles me permettent de m’évader un peu de cette réalité.

30 octobre 1915

On a reçu une lettre de Papa. Cela faisait si longtemps que Maman et moi étions sans nouvelles. On craint toujours le pire. Il dit qu’il a les pieds constamment mouillés car les tranchées sont inondées. Elles sont aussi infestées de rats. Il raconte qu’il a vu mourir Gaston, son ami d’enfance, déchiqueté par un obus. Il évoque les odeurs horribles car ils ne peuvent pas se laver. La nourriture manque souvent. Oh, mon Papa, comme j’aimerais pouvoir t’amener un peu de ce que je ramène de mes nuits de « fonçage ».
Un journal circule parmi les soldats mouscronnois, un certain « Echo de Mouscron ». Il aime lire la liste des disparus, les petites nouvelles de la ville et surtout la rubrique patoisante qui lui redonne un peu le sourire, comme les lettres que je lui adresse.

à suivre...

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Auteur Commentaire en débat
Marco
Posté le: 27-11-2014 19:57  Mis à jour: 27-11-2014 19:57
Plume d'Or
Inscrit le: 17-05-2014
De: 24
Contributions: 725
 Re: Moi Kléber 14 ans en 1914 (partie 5)


Une jolie petite bande sympathique ces "fonceux".
Il fallait bien que tout le monde se démène pour avoir le minimum
de façon à survivre.

L'ambiance de l'occupation est là, celle de la guerre aussi, avec des détails
qui nous font dire plus jamais ça !

Je te l'ai déjà dit, j'aime beaucoup ce journal d'une vie passée mais pas oubliée.

Couscous, je te fais une bise légère.

Amitiés

Marco
couscous
Posté le: 27-11-2014 20:02  Mis à jour: 27-11-2014 20:02
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: Moi Kléber 14 ans en 1914 (partie 5)
Ta légère bise vient me rafraîchir... et me réchauffe le coeur.

Merci de suivre cette chronique.

amitiés

Couscous
Iktomi
Posté le: 28-11-2014 17:32  Mis à jour: 28-11-2014 17:32
Modérateur
Inscrit le: 11-01-2012
De: Rivière du mât
Contributions: 682
 Re: Moi Kléber 14 ans en 1914 (partie 5)
Je te renouvelle mes félicitations, couscous, pour cette chronique précise et toute en retenue.

Chronique qui a aussi le mérite de nous rappeler que les Belges ont combattu avec honneur en 1914, et aussi en 1939-40.

Merci à toi.
couscous
Posté le: 28-11-2014 19:21  Mis à jour: 28-11-2014 19:21
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: Moi Kléber 14 ans en 1914 (partie 5)
Merci Iktomi.

À bientôt pour la suite.
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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