Le monde se forme et se déforme autour de moi. C'est comme un ballon de baudruche. Je suis à l'intérieur et j'avance. Il ne fait pas chaud mais il ne fait pas froid non plus. La robe en coton blanche que je porte me chatouille les genoux. C'est agréable. Je rigole mais ne m'entend pas. Je suis pieds nus et je ne sens pas le sol sur lequel je marche. Comme s'il était formé de vide. Je n'ai pas d'aile mais j'ai la sensation de voler. Comme un ange. C'est étrange et amusant à la fois. Je voyage. L'univers autour de moi a finit par se stabiliser. C'est l'aube. Je le sais car le soleil se lève peu à peu juste face à moi. C'est beau. J'avance vers les rayons. Je réalise que je suis désormais sur une route goudronnée. Je sens maintenant le sol. La sensation me semble désagréable. Je fais quelques pas silencieux. Je suis sur un pont mais je n'ose pas me pencher car je me rappelle avoir peur du vide. Une voiture arrive. Je l'entend plus que je ne la vois. Elle roule à toute vitesse, face à moi. Le bruit du moteur rompt le charme. Le silence paisible se brise. Le véhicule n'est pas contrôlé. Il avance à une vitesse folle sur le pont. Je crois qu'il n'a plus de freins ou quelque chose comme ça. La voiture fait une violente embardée et fonce vers la barrière qui sépare la route du vide. Qui sépare la vie de la mort. Tout se passe au ralenti. La voiture transperce la barrière et je hurle. Je hurle mais aucun son ne sort de ma gorge. Mais je hurle quand même à m'en briser les cordes vocales. Et la voiture bascule. Le silence revient. L'image disparaît. Il fait noir.
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