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Accueil >> xnews >> Le Père Roquet (fable) - Poèmes confirmés - Textes
Poèmes confirmés : Le Père Roquet (fable)
Publié par EXEM le 29-10-2014 20:00:00 ( 1353 lectures ) Articles du même auteur



Durant les tristes jours de la Grande Famine,
Qui frappa les forêts jusqu'au moindre comté,
Du Lion jusqu'au Rat et jusqu'à la vermine,
Les animaux souffraient de la calamité.
On s'aperçut alors, qu'au dessus du désastre,
Tous les êtres ailés planant parmi les astres,
N'étaient pas affectés par l'absence de blé.

Le Lion, aussitôt, par ce fait est troublé.
Devant tous ses sujets, il accuse, d'emblée,
Les oiseaux convoqués devant son assemblée.
Comme c'était son droit, il les condamne à mort,
Et on lui obéit, à travers et à tort.
Mais le père Roquet, qui avait la berlue,
Se croyant de Noé, la descendance élue,
Évitant tous les traits, finissait son Parcours,
En ardentes prières qu'il faisait tous les jours.

Par respect pour son âge et l'or de son plumage,
Le roi daigna parler à ce vieux personnage :
« Tu auras la vie sauve, en passant aux aveux.
- Quel défaut, Ô ! Seigneur ! ai-je, à vos justes yeux ?
- Celui d'appartenir à la race qui vole !
- Depuis bien des années je ne vis que d'obole.
Sire, je n'ai point vu le ciel que d'ici-bas,
Dédaignant de voler, je ne fais que des pas.
J'ai renié les nues, préférant ma caverne,
Où je puis m'adonner, auprès de ma lanterne,
À la contemplation du Livre du Très Haut !
Cet acte pourrait-il me coûter l'échafaud ?
- Que fais-tu de tes plumes ? - Je m'en sers pour écrire.
- Ces serres acérées ? - Las ! que pourrais-je dire ?
-Ma foi … Tu as des ailes. - Bah ! Je m'en éventaille.
- Tu possèdes un bec. - Je l'ouvre quand je bâille.
Je ne m'en sers que peu. »
Le lion apaisé
Par la déposition que lui fait l'accusé,
Et la sincérité qu'il mit à se défendre,
Est prêt, à ce dernier, la liberté, lui rendre.
Hélas ! Dans le ciel bleu, fuyant vers le lointain,
Un corbeau trop bavard, qui apparut soudain,
Et qui, par ses paroles, ne croyait que bien faire,
Lance au vieillard sauvé : « Sauvez-vous, vite, frère ! »
Cela en fut assez, en ce climat de guerre,
Pour faire condamner notre bon père Roquet
À mourir sur le champ, en tant que perroquet.

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
Marco
Posté le: 30-10-2014 11:05  Mis à jour: 30-10-2014 11:05
Plume d'Or
Inscrit le: 17-05-2014
De: 24
Contributions: 725
 Re: Le Père Roquet (FABLE)
J'ai lu quelque part que : "La première victime de la guerre, c’était la vérité.".

Pas de chance pour notre Père Roquet.
Il faut dire encore un corbeau pas trop malin (un fromage perdu et ami "vendu" au monarque.

EXEM, belle fable.

Marco
Titi
Posté le: 30-10-2014 11:52  Mis à jour: 30-10-2014 11:52
Administrateur
Inscrit le: 30-05-2013
De:
Contributions: 1622
 Re: Le Père Roquet (FABLE)
Bien joué mon cher EXEM, pour cette fable démontrant qu'il y a toujours un corbeau pour nous vendre...........


Bel écrit dans la lignée de tes remarquables proses, donc..... sans surprise pour la qualité !!!

Bravo EXEM et merci pour le plaisir offert.

Amitiés de Touraine.
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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