Lorsque je sens ta main accrochée à la mienne,
Très caressante et douce avant que la nuit vienne,
Cela me calme un peu, et je souris sans voir,
Ton beau visage d'ange noyé dans le brouillard.

Ta voix claire me ramène à ma propre jeunesse,
Ton regard innocent me transperce sans cesse,
Et je suis attendri par tes rires cristallins....
Des larmes montent en moi quand tu as du chagrin.

Je te revois petit dans les bras de ta mère
Qui disait " Tu vois, c'est ton grand-père ",
Alors tes grands yeux noirs regardaient fixement,
Mon visage ridé, mes premiers cheveux blancs.

Souviens-toi de nos rires, des longues promenades,
Des cailloux ramassés pendant nos escapades,
Dans le gave chantant du moulin "Palevent",
Où de la nuit de braises au feu de la Saint-Jean.

Tes parents occupés rentraient souvent très tard,
Alors je racontais, je cite de mémoire :
" Daudet, Pagnol, Perrault " et puis tu t'endormais,
Et sur ton front ta mère, déposait un baiser.

Et te voilà ici, bien vivant et je meurs,
C'est toi qui maintenant mets la main sur mon coeur
Tu es triste je sais, mais il ne le faut pas,
Rappelles-toi de nous, rappelles-toi de moi.

J'espère que de là-haut je te verrai grandir,
Tu feras du passé les meilleurs souvenirs.
Il faut maintenant que je lâche ta main,
Je vais terminer seul, le bout de mon chemin.

Cuga
( à Malcom )