Le monsieur habitait une maisonnette de pierres au sommet de la montagne. Il avait l’habitude de descendre pour rencontrer ceux d’en bas. Ces campagnards vivaient paisiblement et étaient satisfaits de toutes ces belles vues sur des paysages magnifiques. A l’approche du coucher de soleil, les mains derrière le dos, cet homme sage entamait sa montée lentement. Il allait vers son fief comme le faisait un ermite vers sa tour. Il avait écouté toute la journée les histoires des villageois, leurs joies ainsi que leurs problèmes. Ce sage était capable de conter tout en s’inspirant du quotidien des montagnards. Et on ignorait pourquoi il avait pris de l’altitude. Il pensa soudainement au petit poussin qui voulait quitter ses plumes pour exhiber son physique par amour de son corps. Il se croyait être robuste parmi les autres différents de son espèce. Le pauvre poussin pensait qu’une fois déplumé, il deviendrait un héros unique dans son genre. Il n’était pas attentif aux conseils de sa mère qui le mettait en garde contre l’égoïsme et le narcissisme. Le pauvre n’était pas attentif aux dangers qu’il risquait d’avoir et ceci par pure gaucherie. Sa mère lui répétait : « ne sors pas de la bande, tu risques de laisser ta peau mon petit ! » Son geste d’inattention avait été engendré par son orgueil ; il était aveuglé par la vanité poussée à l’extrême et se croyait être très musclé. Devant le miroir tout le monde se trompait et l’image qu’on faisait de soi dans la plupart du temps restait trompeuse. Pour cette raison, l’image jouissait d’un pouvoir maléfique. Il commença donc à se dénuder en sentant un froid glacial dans le dos. Des frissons le frappaient comme les vents d’automne. Et face à sa nouvelle parure, il avait voulu picorer des grains de la sagesse mais vainement. Ses tentatives se vouaient sur un atroce échec. Quelqu’un surgit à l’improviste. L’inconnu cherchait depuis pas mal de temps une proie d’accès facile. Il battait de ses deux ailes dans les airs supérieurs et vit subitement le minuscule poussin, l’orgueilleux et le vaniteux entrain de sillonner le vaste champ. Le poussin vulnérable se prenait pour le surdoué de toute sa race ; mais il était dans le grand tort. Il ne savait pas que du ciel une créature très féroce le guettait. Ou avait-il pu perdre la raison et la sagesse. Il était déboussolé et avait le mauvais choix de se jeter de cette manière dans la gueule de la géante créature. Cette dernière par sa voracité l’attrapa d’un seul coup furtif mais agile. -Le poussin avait affligé le cœur de sa mère, et la pauvre à cause de le pleurer avait perdu la vue.
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