Je pleure dans mon verre et mes larmes y tombent, Petites gouttes d’eau, salées comme des tombes. Je les vois se noyer, une à une en mon vin, Tâchant de surnager un instant, mais en vain.
J’avale d’un seul coup, dans un geste sauvage, Mes printemps engloutis dans mon triste breuvage ; Ma gorge a toujours soif alors moi, bon garçon, A mes ivres sanglots, j’offre encore un soupçon.
Une mauvaise Année et que ma douleur coupe, Comme un vieux trafiquant mélangeant ses faux crus ; Puis de nouveau, je porte à mes lèvres la coupe.
Dans cette beuverie, je ne l’aurais pas cru, Le poison de l’amour perd soudain sa puissance Et la Mort, l’ivre Mort, perd enfin connaissance.
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