Puisque sonnera l'heure, il me plait d'être sourd. La camarde m'ayant, sans me laisser recours, Mis souvent en demeure de lui rendre visite, J'ai failli lui céder; mais chaque fois j'hésite.
Je peux vous assurer, connaissant le chemin, Que nul ne vient vers vous, pour vous prendre la main. Seule une voix vous dit : ' Voilà . Tu suis la route, Tu te laisses glisser jusqu'à la grande voûte
Mais il m'a toujours plu d'être une forte tête. Rien que pour le plaisir de savoir que j'embête, Mettant la zizanie dans un plan établi, Je me fais tout petit et j'attends qu'on m'oublie.
Le plus dur à passer vient de ceux qui m'entourent, Me voyant sans bouger, au point de non retour, Et croyant assister mes tous derniers moments, Ils donnent, attristés, les derniers sacrements.
C'est bien dans ces instants, adorant toute chose, Qu'on voit, d'un œil nouveau, la beauté d'une rose, La grâce d'un oiseau tout près de la fenêtre Et la pâle lueur d'un jour qui va renaître.
Et l'on se dit soudain : ' Je ne veux pas mourir ! Je n'ai pas eu ma part de joies et de sourires, Je veux encor, je veux ! ' Et peut-être s'amorce L'envie de résister et d'en avoir la force.
Vois-tu, kjtiti , parti pour plaisanter, De rire de la mort qui venait me hanter, Je me suis dit soudain qu'il fallait prendre garde Des fois qu'elle revienne et puis qu'elle me regarde .
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