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Poèmes : Les gens qui passent
Publié par poetico le 08-10-2014 09:43:11 ( 884 lectures ) Articles du même auteur



LES GENS QUI PASSENT



Les gens qui passent
Ici et là
Dans cette rue
Sur ce trottoir
Regardez-les
Les gens qui passent
Ils ont l’air pressés
Leurs têtes baissées
Regardent le sol
De peur de regarder
Celui qui est là
Assis sur le trottoir
Avec à ses pieds
Une soucoupe
Où quelques pièces
Se trouvent
Regardez-les
Les gens qui passent
Ils accélèrent
Et même changent de trottoir
Ouf
On n’a pas croisé ce va-nu-pieds
Ce moins que rien
Regardez du coin de l’œil
Comme il est sale
Il ne se lave guère
Il doit être couvert de bestioles
Regardez-les
Les gens d’ici ou d’ailleurs
Tous les mêmes
Ceux de la cité
Ceux de la résidence
Et même ceux de plus loin
D’ailleurs
Tous les mêmes
Regardez-les

Et puis miracle
Il y en a un qui s’arrête
Il met une pièce dans la soucoupe
Il a bonne conscience
Et une femme s’arrête
Et demande
Comment il va et si elle peut faire quelque chose
Il répond que non mais demande une pièce
Elle donne un billet
- Merci madame
Elle est déjà partie
Son devoir accompli
Regardez-les
Les gens qui passent
Comme ils semblent pressés
De ne plus voir
Toi et tes semblables
Regarde
C’est toi
C’est moi
Tous pareils
La misère fait peur
Regardez- les, les va-nu-pieds
Ils ne peuvent pas se mettre ailleurs
Et la police ne fait rien !
Regardez-les c’est y pas malheureux
Regardez-les

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
Marco
Posté le: 08-10-2014 17:54  Mis à jour: 08-10-2014 17:59
Plume d'Or
Inscrit le: 17-05-2014
De: 24
Contributions: 725
 Re: Les gens qui passent
Poetico,

J'ai aimé la façon dont tu as traité "la misère des trottoirs" et l'on s'aperçoit
très vite que les gens ne supportent pas ces "rebuts" de la vie.


J'ai publié un poème qui s'appelle "sans abri" (page 5) et nos poèmes ont des points communs .
Mais j'aime la progression de ton écrit, les yeux qui se dérobent devant cette triste
réalité que tu as fort bien décrit.

Bravo Poetico et merci

Marco
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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