Monsieur ! J'ignore tout de vous, Mais je suis déjà tout à vous. En moi, une flamme s'est allumée. Celle de l'amour, qu'on ne peut consumer. Ne baissez pas vos beaux yeux d'émeraude ! Je ne vis que pour eux dès qu'ils se posent, Délicieusement sur ma bouche et qu'ils osent, Epouser la courbe de mes seins, Que je voudrais caressés par vos mains !
Monsieur ! Je désire très vite vous revoir, Pour vous crier tout mon espoir, De vous faire l'amour ce soir. Dans vos draps, je vous supplie, invitez-moi ! Je frémis de plaisir à la vue de votre sourire, Et vos yeux, d'amour, me font mourir.. Quand je relis ce billet, je frissonne, je soupire ! Je voudrais passer des jours entiers à vous écrire !
Monsieur ! Je vous aime tant, D'un amour si fort, d'un amour si grand ! Ma plume dérape, j'en perds tous les mots... Oh, mon tendre, je vous désire à la vie, à la mort. Puissiez-vous me serrer contre vous comme tous ces amoureux, Que je regarde passer, l'air heureux et insoucieux ! Mes doigts tremblent, ma gorge se serre : Sans vous, je suis comme perdue en plein désert !
Monsieur ! Je ne puis vous espérer davantage. La nuit tombe, il est déjà si tard ! Vous aurez bientôt cette lettre entre vos mains. Je laisse ma plume, dépose sur le papier un peu de mon parfum. Je vous attendrai sur le chemin qui mène à la forêt. Ne me faites pas fausse route ! Oh, Dieu, vous me tueriez ! Sachez que le coeur d'une femme est un jardin naissant, Qui ne fleurit qu'avec l'amour de l'homme qu'elle attend.
Amoureusement, J.
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