La nuée s'écartèle et forme des grands lacs, Qui cachent le soleil en rayons morcelés. Les ombres sur la colline, descendent de l'ubac, Puis poussées par le vent remontent sur l'adret, Franchissent le sommet en voiles de misaine, Enveloppent le ravin d'une main de géant, Dévalent la vallée, dévorent les grands chênes, Avant de s’abîmer au bord de l'océan.
Puis le rayonnement de phébus revient, Réchauffe la montagne et à ses pieds la mer, Et en faisceaux très clairs transforme en un écrin, Les nuages ciselés par une dentellière.
L'aquilon assagi plus une herbe frissonne, L'alpage a retrouvé sa couleur de jade, Et au-dessus des arbres, le bleu qu'il emprisonne, En un instant dissout le ciel en cotonnade. La baie de Socoa apparaît à mes yeux Dans un blanc translucide : elle semble si lointaine. Je descend le sentier au tracé sinueux, Avant la fin du jour et que la nuit ne vienne.
Cuga ( pour Marie-Jo )
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