PLACEBO
Je ne saisis plus cette vie qui s'effile, Il serait temps que je fasse un point de surfil ; Elle s'effiloche depuis si longtemps Que ses fils filent au vent.
Tout vole, tout s'envole et s'évapore Dans les sombres méandres de ma conscience, que j'abhorre ! Tout s'en va à vau-l'eau et se meurent, Dans les plis de ma raison, qui demeure !
Se coucher, se lever, manger, Se recoucher, se relever, remanger… Et je transpire la mélancolie, Une triste et récurrente mélancolie !
Ces sueurs tragiques qui m'inondent, Affectent mon sang d'une odeur immonde ; Cette écume, rejet nauséabond de mes nuits sibyllines Et de mes cauchemars diurnes, m'assassine !
Ce marasme est un froid marécage, La prison de mon naufrage ; Cette vie me garrotte, Le néant me grignote ! Se coucher, se lever, manger, Se recoucher, se relever, remanger… Et je transpire la mélancolie, Une triste et récurrente mélancolie !
Mon esprit ne s'est pas révolté, ni même sourcillé, Et mon personnage se morfond dans ce présent verrouillé ! Cette trahison que je m'inflige, alimente ma peur Et plonge mes heures dans une sombre torpeur !
ALORS, POUR ÉVITER LES CATACOMBES
Je me rassure et me repasse des images Du temps où j'étais roi, du temps où j'étais mage ! C'est ainsi que je dissimule, tant bien que mal, mes angoisses stridentes, Pain quotidien de mes journées lassantes !
Marco
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