Elle ne broncha pas pendant que j'attouchais Le rideau de velours où sa vertu nichait. Puis elle frissonna, le rideau s'entrouvrit, Et voici, mes amis, ce que je découvris. Avant que de son ventre, son antre, j'entrevisse, Une odeur m'alerta sur l'ardeur de son vice. Tandis qu'un petit ru menaçait de grandir, L'idée me vint, j'avoue, d'y baigner mon plaisir. Mais plus, dans mon esprit, l'idée s'en rapprochait, Et plus ma conscience me le reprochait. Et si, du bout des doigts, je lui touchais la cuisse, Ce fut pour l'éloigner, avant que je ne puisse La tâter plus à fond, plus au fond, jusqu'au mont, Qui n'attendait que ça, un peu plus en amont. Soudain des mots gracieux s'élèvent de sa lèvre Et sur mon front brûlant, y déclenchent la fièvre, M'exigeant, sur le champ, son jeune déshonneur, En lui faisant l'honneur de mépriser ses pleurs. En d'autres mots, puiser, creuser, même voler, Ce qu'elle décrivit par le verbe violer ! Enfin, quand je compris qu'elle voulait que je Me prêtasse en entier, aux règles de son jeu, Je ne pus vraiment pas à cela consentir, Même si je devais refouler mon désir. Elle était bien trop jeune, moi, je ne l'étais plus, Et bien que ses baisers ne m'eussent pas déplus, Étant vieux Général, j'avais une conscience, Érigée par vingt ans de service à la France ! « Allez ! Dépèce-moi ! me dit-elle, en geignant, En priant, en riant, mais jamais en feignant. » Mon âme torturée, mon âme de soldat, Craignit qu'à un échec, cette nuit se soldât. Ainsi, je fis sortir du fourreau mon grand sabre, Comme arrache de terre, un géant, un grand arbre. Je lui portai un coup, d'un élan pathétique, Qui la fendit en deux, de forme symétrique. Alors, elle bougea, en avant, en arrière, Avecque ses mains jointes encore en prière. Désormais, ses deux corps, séparés, à moitié, M'invitaient à la prendre, et non pas en pitié. Je la satisfis donc, par devant, par derrière, Du bout de mes années, au bout de ma carrière.
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