J'ai moi aussi connu les vieux bancs de l'école, Et les cœurs au couteau où je posais mon cul, Les barbes qui barbaient et les heures de colle Que me collait un pion parce que j'étais nul.
Je me souviens aussi de la grande fenêtre, Près de la table noire où je devais me mettre, Et du grand arbre d'or, se dorant dans la cour, Sous le soleil d'été qui lui faisait la cour.
Je n'ai appris durant mes années de lycée Que la géographie de Madame Savant, Car pour mieux écouter, j'écoutais plus souvent, Mes yeux posés entre elle et ma tête baissée.
Aujourd'hui que je suis plus mûr et sais oser, En icelle pensant, je n'ai qu'une prière, Revenir en ce temps, revenir en arrière, Ou plutôt en avant, lui donner un baiser.
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