Il ne faut jamais dire je t'aime comme Abelard Si c'est le grand amour, l'amour de sa vie, Et taire les sentiments comme dans un brouillard, Revenir à l'enfant que les rêves irradient. Comprendre que, parfois, on ne trouve jamais, Cette passion confuse que l'on sait impossible. Et, après que Fulbert eût hélas contrarié Et à jamais brisé l'union inaccessible, Héloïse pleura les larmes de son corps, Voulut quitter la vie, en perdre la raison, Trouver enfin la paix et, par-delà la mort S'unir à Abelard l'aimer avec passion. Soudain le ciel s'ouvrit charriant les noirs nuages, Il se mit en colère et le tonnerre gronda : Sur le pays entier et comme à l'abordage, L'éther de son courroux soudain se fracassa. Se tenant par la main les deux jeunes amants, Éclairèrent les cieux d'une lumière diaphane, Et puis, soudainement, un éclat fulgurant Terrassa pour toujours un Fulbert profane. Enfin leur relation plutôt épistolaire, Se transforma bientôt en amour charnel ; Il traversa le temps, résonna sur la terre : Le grand amour l'on sait est toujours éternel.
Cuga ( à Héléna - 1980 )
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