Allez-vous-en les Morts, qui venez chaque soir Sur la pointe des os, avec moi, vous asseoir ! Cessez donc de parler, troublant ainsi ma veille, De vos vieilles amours, doucement à l’oreille.
Je n’ai plus guère envie d’entendre vos soupirs, Et vos lamentations, et surtout de sentir, Comme une pénitence, monter dans le silence, De vos squelettes froids, la froide pestilence.
Taisez-vous donc les Morts, mon cœur s’est esseulé ! Cessez de le troubler et que vos osselets Cessent de cliqueter en grelottant de glace.
« Pardonne-nous l’Ami ! Mets-toi à notre place. « Partager sa douleur, c’est y chasser l’ennui. « Même si l'on est fait, comme nous, de la nuit. »
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