Projetons-nous un instant dix-mille ans ou cent-mille ans dans le futur ! Que penseras de l'Humanité actuelle l'archéologue qui déterrera les vestiges de la civilisation à laquelle nous appartenons ? Il tentera de comprendre qui nous étions, quelles étaient nos motivations en détruisant le monde que nous habitons, quelles étaient nos ambitions en nous combattant régulièrement. J'imagine que ce lointain descendant n'aura que peu de lien avec l'Etre Humain à qui, aujourd'hui, nous ressemblons. Il aura évolué dans de telles proportions qu'il sera certainement davantage centré sur ses capacités à développer son Esprit, plutôt que celles de son corps. Ce corps, qui, au fil des millénaires, sera devenu inutile, encombrant, puisque rattaché aux aspects les plus bestiaux, les plus barbares, mais aussi les plus évidents ; qui nous rappellent chaque jour, si besoin est, que nous sommes loin d'avoir terminé notre lente évolution. Je suppose également que cet "Humain" aura conquis les étoiles, aura réussi à dépasser les frontières actuelles de l'espace et du temps, aura maîtrisé des énergies que l'on ne soupçonne pas, aura découvert les moyens de protéger son environnement ; tous ces défis auxquels l'Humanité actuelle cherche des réponses frénétiquement. J'imagine encore que la loi de l'argent et de la religion, se seront dilués et n'auront plus lieu d’être. Que Dieu, si le savoir et la compréhension de l'Univers, ne l'aura pas tué, aura pris une forme totalement différente. Que l'Etre Humain n'est pas destiné à être son seul enfant ; que des milliers, des millions des Races à travers l'Univers, sont autant de Races Sœurs de l'Espèce Humaine. Cet autre Humanité à laquelle appartiendra ce lointain descendant ne récoltera que de maigres fragments de la Société à laquelle nous appartenons. Car combien d'autres lui auront succédé, se seront épanouies sur les décombres fumantes de notre civilisation décadente, moribonde. Qui se sera éteinte en quelques décennies, en quelques siècles, parce que construite sur des valeurs ayant laissé de coté "l'Humain" au profit de la vanité, de la course au pouvoir, a la richesse ou à la gloire éphémère. Que pensera t'il de nous en parcourant nos textes, nos livres, nos supports informatiques. Il y a de grandes chances qu'il se dira : "L'Humanité est, à cette lointaine époque, devenue complètement folle ; elle était perdue, désorientée, sans repères. Elle était barbare, plus proche de l'animal que de l’être humain ; à l'aube de changements sans pareils, et pourtant si naïve, si imprudente, si peu sage, si inculte, ne se concentrant que sur ses besoins primaires, sur ses instincts les plus sauvages. Quelle dommage que nos ancêtres n'aient pas vu la lumière de l'Univers qui a fait de nous, dix-mille ans, cent-mille ans plus tard, des géants.
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