L'éclat d'un ciel mauve, aux nuages filochants
Allume la chambre d' un soleil au ponant
La fenêtre ouverte, porte de la ruelle
La rafale d'ailes de folles hirondelles
Qui zèbrent le ciel, pépiant leur chant fringant

En vifs triangles noirs, les passereaux zélés
Avec célérité filent en perçant l'air
D'incessants tourbillons, où ils ne sont qu' éclairs
Qui vibrent et stridulent leur bonheur d'exister

Loin la brume lève sur le royal fleuve
La Loire lente ondoie, sauvage fluctuante
Dans l' enclos vermillon prairies qu'elle abreuve
De flots tumultueux, aux bravades sémillantes

Dans l'écrin somptueux erre une haridelle
Sous les murs des châteaux aux parcs majestueux
Courent des pur-sangs coûteux, joie de quelques donzelles
Des beautés cavalières pour damoiseau ténébreux

L'ombre pelotonne l'azur lustré soyeux
Les ténèbres avancent, si douces et paisibles
Je suis dans un songe, anachorète heureux
L'esprit en retraite je vois l'invisible

Silence et crépuscule
Ont effacé la fenêtre
Une hulotte hulule
Les queues fourchues
Rassasiées sont au nid,
Voici qu'elles ne volent plus
Le ciel est à la nuit
Monte une lune roussie

Bébé pleure, bébé m'appelle
Tout est paisible sur Ancenis.



Lydia Maleville 30/7/2014