C'est quand elle a bougé, simple battement d'aile, que j'aperçus sa hanche, blanche comme du marbre, Du marbre d'Italie que les plus grands sculpteurs n'ont pas vu de leur vie Et que moi, devant elle, je venais de surprendre Criant tout bas à Dieu, de vouloir bien suspendre Ce moment merveilleux qui donnait à mes sens, l'essence de l'amour et donnait à l'amour le sens que j'ignorais Et que je devinais sous sa robe verte Où je voyais l'enflure d'une bouche entr'ouverte. Je frémis de l'horreur du crime que j'osais commettre en regardant cette belle créature, moi, l'horrible vieillard qui n'avait que pour elle des rimes et ma vielle, des chansons et des larmes de plusieurs années, vieilles. Inspiré cependant par les effluves chaudes qui montaient jusqu'à moi comme un brouillard honteux où je plongeais l'amour dont je me défendais, En cet instant propice, alors, je lui criai : « Je ne suis à tes yeux qu'un vieux éclat de pierre qui peut sur ton chemin admirer ta beauté sans jamais ressentir , ni l'ombre du désir, ni celle d'un soupir comme le fait le lierre embrassant la maison qui le garde dehors, rejetant ses caresses. Qu'il en soit donc ainsi ! Mais promets-moi, dans ses bras, quand il t'aura serré, avant de te livrer, de penser à celui qui fut toute sa vie le vieillard qui t'aima et se meurt devant toi ! - Pourquoi me dire cela ? me dit-elle, effrayée. Pourquoi me dire cela ! ? maintenant que je t'aime !! - Ferme-moi donc, les yeux….
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