Cauchemar ; Dans les coins abîmés de ma peur Que la lune cruelle humblement enlaidit, Où le sinitre noir est un digne seigneur, Les mots dépassent tout et mon âme vieillit.
Le songe était médiocre, affreux, si lamentable, Que personne n'osait m'éveiller de cet air, Personne ne doutait son aspect vraisemblable Qu'on me lâchait au cœur de l'indigne misère.
Quel songe avais-je fait ? - Des êtres qui m'entourent Vêtus de tissus noirs, je ne sais ce qu'ils veulent, Je ne comprends leurs vers ; puis mon corps devient lourd ; On m'enterre et je prie pour ne mourir tout seul.
Je décline ma vie au profit du hasard ; Le songe est terrifiant et l'avenir peut-être N'offrira plus des vers, n'aimera plus des lettres, À mon âme peureuse, au matin ; cauchemar.
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