| A + A -
Connexion     
 + Créer un compte ?
Rejoignez notre cercle de poetes et d'auteurs anonymes. Lisez ou publiez en ligne
Afficher/Cacher la colonne
Accueil >> xnews >> Vacances, j'oublie tout ! - Nouvelles confirmées - Textes
Nouvelles confirmées : Vacances, j'oublie tout !
Publié par couscous le 26-07-2014 18:26:34 ( 1109 lectures ) Articles du même auteur




Je regarde à travers le hublot de l’appareil et observe le sol humide de l’aéroport de Bruxelles Sud s’éloigner. Les bâtiments grisâtres disparaissent rapidement dans la brume matinale. Je pars en vacances ! Mes copines m’ont payé un séjour dans un club en Espagne.

Ce sont de véritables amies. Il y a Céline, la romantique. Elle connaît un coup de foudre par semaine. Très fleur bleue, elle se laisse embarquer par le premier beau parleur qui passe. Mais dès que ce dernier a obtenu ce qu’il attend de la belle jeune femme, il se montre moins affable et celle-ci se détourne rapidement de son prince pour en quérir un autre, qui lui contera fleurette, rose entre les dents. Ensuite il y a Anémone, l’artiste. Tout suscite son intérêt. Il lui arrive de prendre des photos de choses tout à fait incongrues ou insignifiantes telles un chewing-gum collé sous la banquette du bus, une fiente de pigeon sur le PV posé sur un pare-brise. Je la trouve étonnante. Elle est en couple avec une sorte de hippy prénommé Joey. Ils semblent faits l’un pour l’autre. Et puis il y a Daisy, la calculatrice, c’est ainsi qu’on la surnomme, incapable de poser un acte spontané. Toute sa vie doit être programmée dans le moindre détail. Il y a quelques mois, elle s’est amourachée d’un comptable mais son obsession pour l’organisation et l’ordre a découragé le malheureux. Je suis étonnée qu’elle ait participé financièrement à mon cadeau. Je suppose qu’elle avait programmé cette dépense dans son agenda électronique avec la date de mon anniversaire. Personnellement, je suis d’un naturel assez timide et les deux relations que j’ai connues se sont soldées par un échec. Le premier était un gentil gars affublé d’un nez hors norme, dès que je lui parlais, je ne pouvais m’empêcher de regarder son énorme tarin, comme toutes les personnes qui le croisait. La première fois qu’il m’a embrassée, j’ai cru qu’il allait me crever un œil ! Le second était encore plus timide que moi. C’est Céline qui nous a mis en relation. Comme il ne s’est jamais décidé à tenter de poser ses lèvres sur les miennes, je n’ai plus donné suite à ses SMS.

Quelle chance j’ai d’avoir de si bonnes copines ! Elles m’ont dit de me laisser aller, de profiter un maximum. Je n’aurai à me préoccuper de rien car c’est une formule « all in ». À la sortie de l’aéroport de Barcelone, une chaleur suffocante m’assaille. Le chauffeur du minibus qui est venu me chercher embarque ma valise dans son coffre et nous nous mettons en route. Le club est situé face à la Méditerranée dont les flots scintillent sous le soleil cuisant. Un groom en minishort orange et marcel moulant m’amène jusqu’à ma chambre. Celle-ci est située dans un petit bungalow entouré par une végétation luxuriante. Deux cocotiers immenses sont plantés de part et d’autre du bâtiment, semblant être les gardiens de ce petit paradis. Suis-je toujours sur Terre ? Je ne trouve rien qui me soit familier. Ici la mer est d’un bleu intense, celle de la côté belge a la couleur d’une soupe de cresson. Le personnel est bronzé et avenant, rien à voir avec mes collègues à la Poste.

Je prends une douche revigorante avant d’enfiler mon petit bikini rose décoré de petits ananas. La serviette posée nonchalamment sur l’épaule, des tongs aux pieds, je pars en quête d’une chaise longue libre au bord de la piscine. Bien installée sous mon chapeau de paille, j’observe des femmes faire la crêpe sous le soleil de plomb. On peut facilement reconnaître les nouvelles venues à la couleur pâlotte de leur peau. Il y a quelques hommes aussi qui effectuent des plongeons ou des longueurs en crawl. Autant les femmes arborent un physique et un âge très variables, autant les hommes sont assez stéréotypés : aucun ne possède une stature inférieure au mètre quatre-vingt ni un poids supérieur à septante-cinq kilos, des abdos en tablettes de chocolat et évidemment aucun chauve, balafré ou au visage disgracieux.

Pendant que je récupère après avoir effectué quelques longueurs en brasse, un jeune homme au teint halé s’approche et me lance une phrase en espagnol. Je lui réponds par un sourire gêné. Il fronce les sourcils en demandant :

« English ? Italiano ? Français ?
– Belge !
– Oh ! J’aime la Belgique : Bruges, les frites, les bières.
Il a un petit accent croustillant.
– La pluie, le froid !
– Oubliez tout ici ! Il y a une soirée dansante à vingt-deux heures.
– Chouette, j’ai envie de m’amuser. »

Nous discutons au bord de la piscine jusqu’à ce que je décide d’aller me préparer pour le buffet du soir. Ce dernier est gargantuesque. Les plats semblent tous meilleurs les uns que les autres. Je me régale à goûter à tout. Un air de musique endiablée attire les clients vers une piste de danse installée à l’extérieur, éclairée par des lampions multicolores. Un DJ à la coupe afro s’occupe de mettre l’ambiance et nous invite à nous trémousser aux côtés des beaux jeunes hommes qui étaient à la piscine. Mon bel Apollon vient à ma rencontre et nous commençons une salsa « caliente ». Entre deux danses, nous nous désaltérons de sangria. Mon corps brûle autant sous l’effet de l’alcool que du désir qui vient m’émoustiller. Mon cavalier s’appelle Luis et il a tous les atouts physiques de mon homme idéal : une stature de colosse, une chevelure brune et dense, des yeux noisette et une peau dorée. Après la dixième sangria, je cesse de les compter car mon esprit s’embrouille.

J’entends des oiseaux chanter sur le palmier posté devant ma fenêtre. J’ouvre les yeux et me retourne sur le flanc. Je constate que Luis est assis sur le bord de mon lit en bataille. Il me lance un regard amusé, m’adresse un clin d’œil avant de s’éclipser en silence. À travers mon mal de crâne, je tente de retrouver quelques souvenirs de ma nuit, sans succès. L’emballage d’un préservatif traîne sur ma table de chevet. Mon GSM se met à vibrer et des messages apparaissent :

Céline : « As-tu enfin trouvé ton Roméo ? »
Anémone : « N’oublie pas de faire des photos ! »
Daisy : « J’espère que c’était un bon coup car Luis était le plus cher. »

Ah, les copines ! Elles avaient vraiment tout prévu !

[youtube=425,350][/youtube]

Article précédent Article suivant Imprimer Transmettre cet article à un(e) ami(e) Générer un PDF à partir de cet article
Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
Bacchus
Posté le: 26-07-2014 18:51  Mis à jour: 26-07-2014 18:51
Modérateur
Inscrit le: 03-05-2012
De: Corse
Contributions: 1186
 Re: Vacances, j'oublie tout !
Bon iour !
Ma, tou té souviende dé moi ? Ié touillours gardé tou portoufeuille en souvinir !
bisous di Luis...
couscous
Posté le: 26-07-2014 19:13  Mis à jour: 26-07-2014 19:13
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: Vacances, j'oublie tout !
Je comprends mieux maintenant ce qui te donnait ces petites fesses bombées !

Tu es pardonné !
Loriane
Posté le: 29-07-2014 16:46  Mis à jour: 29-07-2014 16:46
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9505
 Re: Vacances, j'oublie tout !
Bon d'accord, on saura quoi t'offrir pour ton prochain anniv, et pour Noël, tu en veux un autre, coquine !
Qui a eu la sale idée de planter un cocotier en Espagne, le pauvre il va crever très vite et ne donnera jamais rien d'autre que quelques petites palmes cuites.
Tu me fais penser à une copine qui autrefois, alors que je râlais d'être draguée sans cesse, me disait souvent :
" râle pas et travaille pour gagner de l'argent et être riche, parce que bientôt faudra qu'on les paye."
Son leitmotiv me faisait crever de rire.
Merci
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

Connexion
Identifiant :

Mot de passe :

Se souvenir de moi



Mot de passe perdu ?

Inscrivez-vous !
Partenaires
Sont en ligne
82 Personne(s) en ligne (19 Personne(s) connectée(s) sur Textes)

Utilisateur(s): 0
Invité(s): 82

Plus ...