Ö le ciel agité par ses grelots de pluie !
Écoutez-le chanter et pleurer à la fois,
Pour nous montrer comment concilier dans la vie,
La tristesse et la joie, les doutes et la foi.

Hélas, quand on naît où l'on est dans la merde, et, qu'il faut bien le dire, on n'a plus rien à perdre, le ciel et ses nuages, les larmes et le luth ne sont que des poètes, les ramages idiots.

En passant, une nuit, devant un cimetière,
Le cœur encore lourd, et serré de serments,
Je tentais d'écouter les âmes sous la terre,
Je n'y perçus alors, que des bruits d'ossements.

Pris par tes lamentations, tu n'as donc pas compris que l'homme n'est rien du tout, son âme, moins que rien. Tes vers encensés, insensés, déversés, ne peuvent ranimer ce qui n'existe pas. L'éternel n'est pas dans le ciel, mais sous la terre.

Lorsque je serai mort mon crâne sera vide.
À quoi lui servira toute une éternité
S'il ne peut dans sa tombe où le néant préside,
Héberger une flamme en cette obscurité ?

Voilà bien le Poète ! Il aime avec la plume et l'encrier et pousse des soupirs sur du papier glacé. Ö fou ! Mets-toi bien dans la tête : l'âme c'est le squelette.