Alors que la mort t’arrache à mon temps présent, Je m’en vais dans le passé pour y revenir T’y trouver, toi, au milieu de mes souvenirs, Pour t’y sentir en être chéri omniprésent.
Je vois ton âme s’éloigner au loin de moi Comme l’oiseau s’envole de son nid perché, Ses battements d’ailes me donnent tant d’émois Que de mon âme autant de cris sont arrachés.
Mes cris sont des bouquets de doutes étincelants. Suis-je né au sein d’un couple aux désirs brûlants ? Sont-ils toujours demeurés des parents aimants ? Ont-ils toujours été avec moi accueillants ?
Leur amour brûla de lumières et de flambeaux, Nous fûmes, leurs enfants, comme des tourtereaux, Fruits de leur attirance, de leur connivence, Chéris comme l’enfant Jésus, en opulence.
Le temps passant, leur amour devint-il désert Où s’est-il simplement recouvert d’un haubert Habillé de conventions sociales et d’oubli, Dans l’espace d’un ordre si bien établi ?
Mais sous la braise du temps, l’amour n’est pas mort. Alors que l’âge les éloigne de leurs torts, Il revient dans leurs cœurs si puissants et si forts, Qu’à l’âme il apporte le tendre réconfort.
La tendresse de ma mère demeure belle Et m’éloigne très loin de tout esprit rebelle. Je vis, je chante la vie au souvenir d’elle, Elle vit en moi, radieuse, comme si j’étais elle.
On écrit dans son cœur l’amour fort de sa mère, Il est un bouquet de roses non éphémères, Fleurs vivaces que la tendre pensée arrose De la belle pureté d’une primerose.
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