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Nouvelles confirmées : Chroniques d'un Enfant des Ages Obscurs, Chapitre Un a Cinq, Pages 49 à 55
Publié par dominic913 le 07-07-2014 11:04:03 ( 832 lectures ) Articles du même auteur
Nouvelles confirmées



Aÿcart et moi avons dès lors pris la direction opposée à la baie vitrée ; là où les ombres de la salle sont les plus épaisses et les plus diffuses. En chemin, il a continué d’observer les étagères proches. J’ai aussitôt de sa part senti davantage de méfiance. Son Esprit a été un instant empli d’effroi et d’appréhension. Il s’est demandé si son avenir au sein de la Fraternité n’était pas compromis. Il s’est imaginé dans la salle du Conclave, au Sanctuaire. Projeté au sol par deux Messagers à la mine patibulaire, ses vêtements déchirés, le visage sanguinolent, il s’est vu en train de lui avouer les confidences que je venais de lui faire.
Il a jeté un regard en direction du couloir que nous venions de quitter. Il a scruté les carreaux de la fenêtre monumentale éventrant la pièce. Il a fixé les barres d’immeubles inondées de Soleil s’y reflétant. Puis, la lassitude s’est lue sur sa face. Et il m’a observé, espérant que je lui fasse signe de rejoindre le corridor.
Mais non ! Je lui ai indiqué l’endroit vers lequel je souhaitais le conduire. Il a jaugé celui-ci, essayant de percer l’obscurité dans lequel il était enveloppé. Il a cerné les murs encadrés de bibliothèques dont il était constitué. Il s’est rendu compte que, comme partout ailleurs, celles-ci étaient encombrées milliers d’ouvrages aux formats hétéroclites. Il y a distingué les fanaux aux lueurs blafardes. Ancrées entre chacune de leurs rangées, leurs éclairages étaient si faibles qu’il était impossible d’y repérer leurs titres. Pour quelqu’un de normal, bien évidemment. Je suis certain qu’Aÿcart, lui, n’a eu à ce moment là aucun mal à les déchiffrer. Et je suppose qu’instantanément, il a dû se demander pourquoi ce secteur était si peu illuminé.
Ce n’est qu’après avoir parcouru quelques pas supplémentaires qu’il a compris. Tout à coup, ses traits fatigués se sont figés. Ses yeux ont subitement étincelé. Leurs iris se sont teintés d’un éclat vaguement doré. Leurs prunelles ont été traversées par des filaments écarlates surgis de nulle part. Ses lèvres se sont mises à frémir d’incrédulité et d’horreur. Ses bras ont été parcourus de spasmes incontrôlables. Et ses mains ont brusquement été la proie de convulsions saccadées.
Son extrême agitation n’a duré que l’espace d’une seconde. Le temps que je m’aperçoive qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas, celle-ci s’est dissipée. Son visage a retrouvé son aspect habituel. Ses bras et ses mains se sont apaisées. Il n’y a que le ton de sa voix qui s’est modifiée.
« Mon Dieu… a-t-il murmuré. Est-ce bien ce que je crois ? Est-ce un Baphomet ? ».
Puis, il s’est approché lentement, prudemment ; comme si l’objet d’un mètre quatre-vingt de haut et de soixante centimètres de large allait s’évanouir s’il l’atteignait trop précipitamment. Il s’est mis à lui tourner autour, mirant chacune de ses façades. Il a dévoré des yeux ses bas-reliefs, ses gravures, ses ornementations. Il a exploré ses fêlures apparentes, ses interstices, ses brisures. Lorsque ses doigts ont frôlé le bloc de pierre noire, un froid glacial s’est propagé à leurs extrémités. Les striures couleur de sang du monolithe ont paru réagir : elles ont semblé palpiter, onduler à leur contact. Attirées par eux, elles ont brillé de mille feux, avant de retourner au néant dont ils les avaient sortis. Puis, quand il les a éloignés, ils sont redevenus souples et véloces. Ils ont pu en poursuivre l’inspection.
Il n’a paru ni choqué ni épouvanté par le halo polaire émanant du mégalithe. Au contraire, il a eu l’air plutôt rassuré celui-ci. Sans s’en formaliser, il s’est mis à lire les tracés situés au à son sommet. Ses yeux les ont couverts ; ils ont suivi leurs mouvements. Certains en effet s’y déploient de gauche à droite. D’autres se fixent au cœur de ses replis. D’autres encore courent du bas vers le haut, ou inversement. Formés d’allégories vaguement Maçonniques ou de Vocables latines destinées à mettre en garde les non-Initiés, ils le couvrent dans de larges proportions.
Il s’en est vite détourné, surtout attiré par les figures énigmatiques dont l’énorme roche taillée est constellée. Car, ce qui est le plus fascinant concernant ce « Baphomet », ce sont les sculptures dont son assise est parsemée. Aÿcart l’a immédiatement compris, lui qui est un spécialiste de la symbolique templière. Il n’a eu aucun mal à décrypter ses messages.
De fait, y apparaissent Succubes velues aux regards langoureux, aux doigts crochus, aux visages pervers. Ces émissaires infernales s’accrochent farouchement à des hommes dénudés non loin d’elles. Elles les chevauchent, sourires hideux sur les lèvres. D’autres fouillent leurs entrailles et sans repaissent. D’autres encore s’attaquent à leurs parties génitales avec voracité. D’autres enfin, les couvrent de baisers langoureux, avant de les dépecer avec ferveur. Les accompagnent Incubes aux pénis particulièrement volumineux. Ceux-ci possèdent des visages barbus entièrement couverts de cicatrices, et ornés de cornes. Leurs ventres et leurs pectoraux suintent d’une matière huileuse et jaunâtre. Dans leur dos surgissent d’immenses ailes de chauve-souris. Ils sont affublés de jambes velues se terminant par des sabots. Ils ont les bras calleux dont les appendices ressemblent à des ergots acérés. D’autres enfin, ont des queues serpentiformes prêtes à enlacer les malheureuses s’en approchant imprudemment. Et lorsque c’est le cas, ils mêlent leurs corps à ceux de leurs victimes : des beautés aux seins énormes, aux fesses rebondies qui ne peuvent qu’écarter leurs cuisses et les laisser pénétrer vigoureusement leur intimité.
Au premier abord, hommes et femmes sous l’emprise de ces monstruosités de la nature paraissent tétanisés. Mais, lorsqu’on observe les scènes dantesques, on se rend vite compte que l’on se trompe. Les visages révulsés des hommes et des femmes traduisent plutôt un extrême plaisir ; une jouissance orgasmique que l’auteur de la fresque a réussi à reproduire jusque dans ses moindres détails. Et ce que l’on peut prendre par de la souffrance, de la peur, ou de la démence, est en fait un désir de voyager aux confins d’un univers voluptueux mêlé de tourments volontaires.
J’ai à mon tour atteint le Baphomet, observant attentivement la réaction de mon invité face à cet objet hors du commun. Celui-ci a alors marmonné : « Je n’imaginais pas qu’une telle Relique existait encore. Je pensais qu’elles avaient toutes étaient détruites entre 1307 et 1309 ; au moment où les Commanderies Françaises ont été démantelées par les agents de Nogaret. A moins que ce ne soit la reproduction de l’une d’entre elles… Or, aucune effigie de Baphomet, aucun dessin, aucune gravure, aucune description écrite, n’en subsiste… Ou avez-vous pu vous en procurer une.
- Ce n’est pas une réplique, ai-je fait. Soyez en sûr. Vous savez parfaitement que tout ce que j’achète est authentique ; dussé-je dépenser des fortunes dans ce but. Tout ce qui se trouve dans cet appartement, livres, meubles, cartes, etc., sont des originaux. Donc, ce Baphomet également, même si je n’ai pas le droit de vous révéler comment il y a deux mois de cela, il a atterri entre mes mains. Si je vous l’expliquai, vous seriez immanquablement en danger de mort…
- Mais c’est impossible. Le Manuscrit de Voynich, le Traité d’Abraham le Mage, le Lévikiton, le Grimorium Verum, sont des ouvrages rarissimes. Mais avec de la patience, des moyens humains et financiers considérables, il est possible d’en acquérir exceptionnellement des exemplaires. Par contre, personne n’a jamais exhumé de Baphomet nulle part. Et croyez moi, je suis bien placé pour le savoir, nombreux sont ceux qui ont tenté l’aventure.
Je saisis mieux pourquoi, au cours de nos dernières conversations sur Internet, vous me questionniez autant à ce sujet : Quelle était sa taille, son aspect, les symboles qui le recouvraient, les phrases latines dont il était enveloppé ? J’avoue que je supposais que vos investigations concernant cette période vous amèneraient dans d’autres directions. Par exemple, quels Templiers ayant échappé à la vindicte du roi Philippe ont, après la Chute de l’Ordre, été en relation avec des Alchimistes. Cela est arrivé à plusieurs reprises.
Je comprends également mieux votre attachement soudain à me sonder sur l’itinéraire de Bohémond de Terdieu qui, comme je vous l’ai indiqué lors de notre plus récent dialogue à distance, moins d’un an après l’arrestation de ses Frères, a rencontré Arnaud de Villeneuve à deux reprises. C’était six mois avant que ce dernier ne soit emprisonné par le Pape Benoît XI pour hérésie.
C’est pour cette raison que je n’ai pas véritablement été surpris lorsque nous avons eu notre conversation à propos du Livre d’Abraham le Mage il y a quelques instants. Vous le savez sans doute mieux que moi, il a été l’ouvrage essentiel ayant permis à Nicolas Flamel de s’adonner à ses expérimentations alchimiques. Malgré tout, je pensais que votre curiosité était davantage attisée par les hommes ayant réussi à se dérober au courroux de Philippe le Bel, plutôt que par ses Secrets. J’étais persuadé que vous ne vous intéressiez pas à leur lien avec les ultimes cérémonies dont ils ont été les témoins, et dont le Baphomet a été l’épicentre.
- Et pourtant, lui ai-je répondu ! Mes recherches m’ont amené à découvrir que Bohémond de Terdieu et ses compagnons ont quitté la Commanderie dans laquelle ils vivaient depuis leur retour de Terre Sainte. Il me semble que c’était plusieurs jours avant la date fatidique du Vendredi 13 Octobre 1307. J’ai appris qu’ils ont emporté avec eux des Chroniques relatant de quelle manière les processions autour du Baphomet se déroulaient. J’ai découvert que Bohémond de Terdieu, certainement seul, a certainement transmis ces informations à des Alchimistes tels qu’Arnaud de Villeneuve ou Nicolas Flamel. Je me pose donc cette question : Et s’il avait eu accès aux mêmes sources que Solon ou Piri Reiss avant lui ? Et si l’inconnu qui a offert, en 1357, pour deux florins le Livre d’Abraham le Mage à Nicolas Flamel était Bohémond de Terdieu ou l’un de ses comparses ? Et si celui-ci avait communiqué au célèbre Alchimiste la description d’un Baphomet ; ou mieux encore, l’endroit où l’un d’eux avait été enterré plusieurs décennies plus tôt ? Autre interrogation : Pourquoi a-t-il envoyé un émissaire pour sonder les ruines d’une Commanderie du Sud de la France en 1413. C’était juste avant qu’il n’entame – entre autres - l’élaboration de sa célèbre fresque « Danse Macabre » sur le fronton de sa demeure de la rue de la Ferronnerie, à Paris. Je vous signale, au passage, que la rue de la Ferronnerie, aujourd’hui disparue – ou devrai-je dire, enfouie parmi les Catacombes – est située à moins de trois pâtés de maison de la rue des Anciennes Loges.
Or, n’a-t-on fugitivement pas aperçu Nicolas Flamel et Dame Pernelle non loin d’ici en 1761, alors qu’ils étaient censés être décédés tous deux depuis près de trois siècles. Sachant que son ancienne habitation se trouve deux ou trois avenues plus loin, il y a de quoi être soupçonneux. Cagliostro lui même, n’a-t-il pas affirmé les avoir croisés. Selon lui, c’était alors qu’il préparait l’ultime cession Maçonnique ayant eu lieu dans l’ancienne crypte jouxtant la cave de cet immeuble. C’était avant que cette dernière ne soit murée et protégée symboliquement par les emblèmes découvertes par lui au Levant du Monde : « D’une taille légèrement inférieure à la moyenne, il se tenait quelque peu vouté sous le poids des ans, a-t-il avoué à Gaétan Viguier et à ses Frères de Loge. Mais il gardait néanmoins le pas ferme et l’œil clair. Sont teint étrangement délicat, et comme transparent, rappelait le vieil albâtre. Tout comme la femme qui l’accompagnait, son épouse de toute évidence, bien qu’elle paraisse à la fois un peu plus âgée, et plus énergique. Et il portait des vêtements dont la mode remontait à des années, mais qui offraient un caractère indéfinissable d’antiquité.
Je me tenais à demi-caché sous un porche à deux rues d’ici. Mes mains étaient toutes tachées par les acides, et mon pardessus gardait des relents de charbon. Comme le couple passait à ma hauteur, Flamel tourna la tète vers moi et sembla sur le point de me parler. Mais Pernelle l’entraîna et ils se perdirent rapidement dans la foule.
Vous me demanderez sans doute comment je peux être si sûr qu’il s’agissait de Nicolas Flamel ? Eh bien, je vous répondrais que je me suis penché bien des heures sur les écrits de celui-ci. Et si vous décryptez attentivement le portrait qu’il fait de lui dans sa lettre à sa protectrice, la reine Blanche d’Évreux, vous pourrez remarquer un dessin le représentant dans un jardin fleuri. Et son visage est celui qui me fixa ce soir là non loin du lieu où nous sommes réunis aujourd’hui ; et qui, depuis, ne cesse de hanter mes nuits. ».
- Vous ne croyez tout de même pas à de telles fadaises, a aussitôt répliqué Aÿcart avec un ton dédaigneux proche de l’admonestation. Vous êtes conscient qu’on a fait courir des centaines de rumeurs à propos de Nicolas Flamel. Vous savez que la grande majorité d’entre elles sont sans fondement ; que beaucoup sont riches de « révélations », et évoquent tout et son contraire. Après sa mort « officielle », des inconnus ne se sont t-ils pas introduits de nuit à l’intérieur de sa demeure de la rue de la Ferronnerie ? Ne l’ont t-ils pas fouillé, au point qu’il n’en serait resté que des décombres après leur passage ? N’a ton pas également expliqué que 1419 n’est pas la date exacte du décès du célèbre Alchimiste ? Qu’une simple bûche aurait été placée dans son cercueil le jour de son enterrement ? Qu’après la cérémonie funèbre, Pernelle et lui se seraient réfugiés en Suisse ?
Et puisque vous parlez de ses nombreuses « Résurrections », si vous ne le savez pas, au XVIIème siècle, le grand voyageur qu’était Paul Lucas a visité l’Asie Mineure. Il y aurait rencontré un éminent Philosophe Ottoman qui lui aurait donné des nouvelles de Flamel : « Pouvez-vous croire cela, lui aurait t-il affirmé, il est bien vivant. Ni lui ni son épouse n’ont connu la mort. Il y a plus de trois ans que je les ai vus pour la dernière fois en Inde. C’est l’un de mes bons amis ! ». Je ne peux pas imaginer que vous prêtez foi à de telles sottises.
- Je ne dis pas qu’elles relatent des faits véridiques. Mais vous ne pouvez pas nier qu’elles entourent le résultat de ses expérimentations de sombres mystères. Et qu’elles jettent sur le Traité d’Abraham le Mage un halo énigmatique. Personnellement, elles me rappellent les descriptions, très incomplètes, d’Arnaud de Villeneuve par Bohémond de Terdieu dans ses Mémoires. Comme Flamel, Bohémond de Terdieu a vu en ce dernier un éminent Alchimiste. Il l’a considéré comme un des plus grands Kabbalistes de son époque. Il lui a certainement transmis des informations qu’il a soustraites à l’Ordre auquel il a appartenu avant qu’il ne soit démantelé par les sbires de Nogaret.
Je suis convaincu que Bohémond de Terdieu est l’homme qui a offert le Traité d’Abraham le Mage à Nicolas Flamel. Je suis aussi certain qu’il l’a revu vingt ans plus tard, alors qu’il n’avait toujours pas décrypté ce que contenaient ces pages. N’oubliez pas que, durant ces deux décennies, Flamel a tout tenté pour percer la symbolique de ses illustrations et de ses Vocables ; sans succès. Et tout à coup, il part pour l’Espagne pour y consulter un Juif réputé fort savant qui pourrait peut-être résoudre l’énigme qu’elles représentent. Usant donc du prétexte d’effectuer le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle, il prend son bâton de pèlerin, se coiffe du chapeau à larges bords qui le caractérise, et se joint à l’un des innombrables groupes se dirigeant vers le célèbre sanctuaire. Il se munit d’une copie des pages les plus obscures de son Traité. Après moult vicissitudes, il parvient à la cathédrale, où il accomplit ses dévotions. Puis, il se déplace jusqu'à la ville de Léon, dans le nord de la péninsule Ibérique.
C’est à Léon qu’il a le bonheur – selon ses propres termes – de faire la connaissance d’un certain « Maître Canches ». D’après lui, il s’agit d’un éminent et fort savant médecin Juif. Nicolas Flamel lui montre les gravures qu’il a emportées avec lui. Canches est alors transporté d’étonnement et de joie en reconnaissant là un fragment d’un livre qu’il croyait à jamais perdu. Afin de consulter l’original, il décide aussitôt de revenir en France en compagnie de Flamel. Mais, à Orléans, terrassé par la maladie vu son grand âge, Canches s’éteint rapidement. Et après avoir mis en terre son compagnon de route, Flamel rentre seul à Paris.
Qu’a dit Bohémond de Terdieu pour convaincre Nicolas Flamel de voyager jusqu’en Espagne, j’aimerai bien le savoir ? A cette époque, c’était un voyage long, épuisant, et semé de dangers, ce n’est pas à négliger. Et avant de prendre la décision d’entamer ce pèlerinage, Nicolas Flamel a dû longuement peser les avantages et les inconvénients d’une telle expédition. Seul, qui plus est, puisque Pernelle ne l’y a pas suivi. Comme vous le savez sans doute, c’est elle qui a fini par le persuader d’effectuer ce périple. Par ailleurs, je suis curieux de connaître ce que se sont dit Maitre Canches et Flamel lorsque ce dernier l’a rejoint dans la cité de Léon. Et quels ont été les arguments de Flamel qui ont poussé le savant Juif à le suivre en France alors qu’il avait déjà un pied dans la tombe. Ou encore, qu’a découvert Maitre Canches dans les feuillets de l’Alchimiste, que celui-ci n’a pas mis au jour malgré ses vingt années d’études ? J’avoue que tout ceci me laisse perplexe.
- Comment pouvez-vous être aussi sûr que Bohémond de Terdieu a vendu le Traité d’ Abraham le Mage à Nicolas Flamel, a objecté Aÿcart. Comment pouvez-vous être certain que des représentations du Baphomet, puisque c’est cette Relique le sujet central de notre échange, étaient décrites à l’intérieur de cet ouvrage ? Comment pouvez-vous affirmer que Bohémond de Terdieu et Nicolas Flamel se sont de nouveau rencontré une vingtaine d’années plus tard ? Et que l’ancien Templier a encouragé le célèbre Alchimiste à aller en Espagne, qui plus est ? Pour moi, ce ne sont là que de pures spéculations ne reposant sur aucun fait tangible. D’ailleurs, pour quelle raison le Baphomet que j’ai actuellement sous les yeux, a-t-il tant d’importance à vos yeux ; ou plus exactement, pour vos recherches ?
Je connais vos antécédents. J’ai entendu parler des ennemis que vous avez au sein de notre Confrérie. Je ne voudrais pas être entraîné dans une Quête susceptible de causer ma perte. Je n’ai pas l’intention de me mettre à dos Aeüs ou nos Frères et nos Sœurs du Sanctuaire. Je n’ai pas envie de freiner mon ascension, même si vous pensez que suis considéré par nos plus Hauts Conseillers comme une « quantité négligeable ». En outre, leur jugement m’est égal. Pour gravir les échelons de la hiérarchie interne à notre Ordre, la seule opinion qui compte véritablement est celle d’Aeüs.
C’est pour toutes ces raisons que je souhaite connaître pourquoi cet objet à tant de valeur pour vous.
- Voici pourquoi : Je suis convaincu qu’un lien existe entre Bohémond de Terdieu, les quelques Templiers ayant réussi à fuir leurs Commanderies juste avant l’arrestation de la totalité de leurs condisciples français le 13 Octobre 1307, et Arnaud de Villeneuve ou Nicolas Flamel. Comme vous, je sais aussi que Bohémond de Terdieu a rencontré Arnaud de Villeneuve à deux reprises moins d’un an plus tard. Ou et quand exactement, c’est un mystère pour moi. Et j’aimerai justement que vous racontiez davantage sur ce qu’a dit Bohémond de Terdieu à Arnaud de Villeneuve lors de ses deux tète à tète avec lui de 1308 ; puisque vous ne me l’avez jamais révélé lors de nos conversations sur Internet.
Vous avez la réputation d’être prudent, et je vous comprends. Internet a de grandes oreilles, et Aeüs pourrait avoir vent de la teneur de nos discussions en ce munissant d’un logiciel approprié. Les rares fois où nous avons devisé dans le Vestibule de mon appartement, vous m’avez apporté des précisions utiles pour mes recherches ; mais jamais rien de décisif. De fait, maintenant que vous vous tenez devant le Baphomet que j’ai acquis il y a peu, peut-être m’en divulguerez-vous plus. Je vous promets, en contrepartie, de vous laisser étudier le monolithe aussi longtemps et aussi minutieusement que vous le voudrez. »

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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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