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Nouvelles confirmées : Chroniques d'un Enfant des Ages Obscurs, Chapitre Un a Cinq, Pages 46 à 49
Publié par dominic913 le 03-07-2014 11:28:13 ( 736 lectures ) Articles du même auteur
Nouvelles confirmées



Souvenez-vous de ce que marque Nicolas Flamel sur l’une des pages restées vierges de cet ouvrage. C’était au terme de sa tentative de transmutation Alchimique primitive : « Il était soigneusement relié et protégé par une épaisse plaque de métal repoussé. Il était enluminé de lettres et d’étranges dessins en relief. Il m’apparut que je ne saurais déchiffrer ces mots qui n’étaient ni latins ni grecs. Quant aux pages intérieures, les signes m’en semblèrent avoir été gravés avec un stylet de fer. »
Et plus bas : « Je détenais le secret des éléments fondamentaux, mais non celui de leur préparation, ce qui représentait une incommensurable difficulté. Mais je trouvais enfin ce que je cherchais si ardemment, et que je reconnus à sa senteur pénétrante. Je pouvais désormais accomplir le Magistère.
La première fois que j’effectuais la projection, ce fut avec du mercure, dont je transformais une demi-livre en argent fin. Il était plus pur que celui qui sort de la mine, ainsi que je le vérifiai. Ceci eut lieu un lundi, le 17 Janvier de l’an de grâce 1382, à mon logis, et en présence de mon épouse Pernelle. ».
Le comte de Saint Germain ou Cagliostro, ont usé de gemmes, de diamants ou de joyaux, pour identifier la symbolique de cet ouvrage. Ils s’en sont également procuré d’autres afin de matérialiser le Grand Œuvre. Crowley, lui, a jeuné des jours durant à l’intérieur de la Grande Pyramide dans le but d’en discerner les Mystères. Eliphas Lévi a essayé d’entrer en contact avec les « Supérieurs Inconnus » et les habitants de l’Argatha. Valentin Andréa a fréquenté les Rosicruciens, supposant qu’ils détenaient des informations à son sujet. Nostradamus, de son coté, davantage astrologue qu’alchimiste, s’est imaginé que le positionnement des étoiles du Ciel expliquait tout. Ses centuries en sont la preuve flagrante. Les seuls qui ont détenu un élément qui aurait pu les aider à percer les Secrets du Grand Œuvre, ce sont les Templiers. Or, comme ils n’ont eu que peu de contacts avec les Savants de leur époque avant qu’ils soient arrêtés, trop occupés qu’ils ont été à essayer de reconquérir la Terre Sainte, à faire fructifier les richesses dont ils étaient les détenteurs, ils ont négligé leur prérogative principale. Par contre, à mon avis, après le démantèlement de leur Ordre, c’est une autre histoire…
- Je ne vois pas le lien entre tout ce que vous venez de me dire et le « Livre d’Abraham le Mage » ? Et encore moins avec nos Frères, que ce soit avant ou après la fondation de notre Communauté. Quel rapport avec ces Alchimistes en quête de la Pierre Philosophale et nos recherches actuelles sur le Grand Œuvre ?
- Le lien ! Nicolas Flamel, Cagliostro, Eliphas Lévi, etc. ont tous détenu des parcelles de Connaissances découvertes au cours de l’Antiquité. Or, à cette époque là, le centre de ces Savoirs a été l’Orient. L’Égypte, la Mésopotamie, Israël, la Grèce, ont engendré les plus grands Savants de cette période. Solon s’est déplacé jusqu'à Saïs pour s’Initier auprès des ses Prêtres. Hérodote a voulu comprendre de quelle manière la Terre évolue au sein de l’Univers en s’appuyant sur de vieux récits Mésopotamiens. Aristote a parcouru l’Assyrie et la Chaldée pour écrire ses livres. Tous sont allés chercher des réponses à leurs questions là-bas. Les Alchimistes que je viens de citer n’ont t-ils pas supposé que les Templiers en ont ramené des indications sur les lieux où sont caché l’Arche d’Alliance, le Graal, le royaume du Prêtre Jean ? N’ont t-ils pas cru qu’ils ont convoyé ces artefacts jusqu’en France ?
Pour moi, toutes ces présomptions sont sans fondement. Ce que je sais, c’est que les Templiers ont effectivement découvert quelque chose. Ils ont transmis ce qu’ils imaginaient être « la Vérité » aux membres de leur Ordre. Et Nicolas Flamel en a été informé par cet inconnu lui ayant vendu ce manuscrit. Par d’autres moyens, Cagliostro, Papus, Eliphas Lévi, etc., aussi. Mais, pour moi, tous n’ont détenu qu’une partie de celle-ci. Et leurs écrits le prouvent.
Je les ai étudié, comme vous les étudiez pour des raisons qui vont sont propres. Le Grand Œuvre dispose de capacités bien trop vastes pour qu’elles ne se réduisent qu’à des manipulations alchimiques qui, la plupart du temps, n’aboutissent à aucun résultat. Car, le plus effarant, c’est qu’il n’y a aucun texte de Cagliostro, de Saint Germain, de Papus, qui révèle la formule exacte de la Pierre Philosophale. Si cela avait été le cas, tout le monde saurait fabriquer de l’or ; chacun détiendrait le moyen de prolonger sa vie indéfiniment, ou de devenir aussi puissant que dix mille hommes réunis. Donc, c’est qu’il y a forcément autre chose.
A mon avis – mais ce n’est que mon avis issu de mes propres expérimentations, les pentagrammes dont ils se sont servi pour leurs observations ne pouvaient fonctionner correctement. Ils n’étaient pas entiers ; des éléments symboliques leurs manquaient.
Je ne prétends pas détenir les Connaissances nécessaires pour réussir là où ils ont échoué. D’ailleurs, mon but n’est pas de fabriquer une Pierre Philosophale. Ce que je cherche, c’est l’origine de ces Savoirs. D’où ils viennent ? Tout le long de l’Antiquité, ceux les ayant développés, les ont échafaudés à partir de quelles notions ? Quels itinéraires ont t-ils emprunté ? Pourquoi nos Frères, de la fondation de notre Communauté ou d’aujourd’hui, tiennent t-ils tant à conserver les compétences liées au Grand Œuvre ? Je sais que certains en on fait mauvais usage à un moment donné de notre Histoire. Mais l’Humanité a évolué depuis. Celle-ci n’a-t-elle pas assez la capacité d’apprendre de ses erreurs à leurs yeux, pour qu’ils décident d’en être les uniques protecteurs ?
Je sais qu’en soulevant ces interrogations, je risque de m’attirer les foudres d’Aeüs et des plus Hauts Conseillers de la Fraternité. Je devine la peur et l’angoisse dans votre regard, Aÿcart, en abordant ce sujet ! Mais cet examen de conscience est légitime. Déjà, jadis, je me suis attiré des ennuis. Delmocène, Yrgael ou Elias m’ont inquiété pour avoir osé braver cet interdit. Je l’ai payé chèrement. C’est l’une des raisons qui font que je reste cloîtré dans cet appartement depuis une vingtaine d’années. Malgré tout, ces remontrances ne m’empêchent pas de désirer comprendre ce que dissimulent tous ces Mystères. Et le Livre d’Abraham le Mage, le Manuscrit de Voynich, le Marteau des Sorcières, ou le Kitab al Uhud par exemple, m’ont permis d’emprunter des chemins inédits. Ils m’ont donné l’occasion d’aborder des éléments que nos Ancêtres n’ont pas perçus – ou n’ont pas voulu percevoir… ».
Au fur et à mesure de l’échange, Aÿcart s’est mis à pâlir. Tout d’abord curieux et enthousiaste, il s’est progressivement désintéressé du livre ayant jadis appartenu à Nicolas Flamel. Puis, de la sueur s’est mise à couler de son front. Machinalement, il a rangé l’ouvrage sur son étagère. Il s’en est éloigné, a franchi les deux ou trois mètres qui le séparaient du meuble derrière lequel je suis assis à longueur de journée. Grace aux Vocables qui s’inscrivent instinctivement aux frontières de mon Esprit, j’ai lu dans son âme. J’ai discerné l’effroi qui était en train de le submerger : « Dans quelle histoire me suis-je embarqué ? Quels dangers vais-je devoir affronter si Aeüs apprend ce que Vÿrgile m’a raconté ? Quelles sont les véritables intentions de Vÿrgile à mon égard ? Pourquoi ai-je accepté de le suivre au cœur de son antre ? ».
« Ne craignez rien, ai-je répondu instinctivement. Si je vous révèle tout cela, ce n’est pas pour vous attirer des ennuis. Ni de la part de nos Frères et nos Sœurs du Sanctuaire, ni de la part d’Aeüs. Je n’ai pas pour habitude d’accueillir chez moi des personnes indignes de confiance. Je suis persuadé que vous saurez vous taire sur ce sur quoi nous venons de discuter. Qui plus est, je sais que vous oublierez nos propos facilement si vous vous en donnez la peine. 
- Oui, je peux manipuler l’Art en ce sens si je le souhaite. Mais je ne suis pas Aeüs. Et si celui-ci désire employer d’autres méthodes pour me faire avouer ce que je lui cache, je ne pourrais pas lui résister très longtemps.
- Pourquoi devrait-il vous interroger ? Vous vous rendez à Paris trop rarement pour qu’il se soucie de vous. Il garde un œil sur moi, et je comprends ses raisons. Vous, vous n’êtes qu’un Frère Mineur. Excusez moi de l’expression que je vais employer. Mais, pour lui, vous n’êtes que quantité négligeable. A moins, bien entendu, que vous ne dissimuliez vous aussi de sombres Secrets.
Je ne le pense malgré tout pas. J’ai certes sondé fugitivement votre Esprit. Assez pourtant pour deviner que vous n’avez pas de lourds fardeaux dans votre besace. Vous êtes honnête, franc, loyal. Vous n’avez qu’un seul but, qu’un unique intérêt dans votre vie : vos investigations concernant les dernières années d’existence de l’Ordre du Temple. Même si votre curiosité intellectuelle vous amène à vous pencher sur d’autres thèmes, vous en êtes un spécialiste. Or, c’est parce que je me passionne aussi – en partie – à ce sujet, que nous dialoguons fréquemment sur Internet. C’est pour cette raison que nous devisons dans le Vestibule durant des heures, quand vous visitez la capitale.
Et si vous êtes ici aujourd’hui c’est que je souhaite que vous me donniez votre avis sur un objet que je détiens depuis peu. ».
Elisandre est apparu à mes cotés. Un plateau au sommet duquel s’est discerné une carafe remplie de jus de fruit accompagnée de deux verres à la main, il s’est avancé vers nous. De sa voix posée, il nous a demandé si nous désirions boire « Les conversations qui durent donnent soif, a-t-il fait. ». Aÿcart a reculé nerveusement. Il a regardé les étagères alentours. Son visage s’est instantanément affermi. « Je vous écoute, a-t-il dit. ».

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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