Pourquoi donc cette angoisse et cette peur mortelle ? Et lorsqu'au bord du lac, sur la mousse d'argent, La tête sur ton bras, comme un petit enfant, Pourquoi ma main plongée dans l'onde, tremble-t-elle ?
Ce n'est pas de cette eau, la glauque profondeur, Que redoute mon cœur, ni la forme ondoyante Des fantômes noyés qui me causent douleur. Pourquoi ma main dans l'onde est-elle donc tremblante ?
Je fixe le miroir où Narcisse s'enfuit, Mais je suis sans beauté, et je ne suis Narcisse . Les rides de ce lac sont celles qui se plissent Sur mon front en sillons qui dessinent la nuit.
Pourquoi ma main dans l'onde est-elle donc tremblante, Quand le vent te caresse et que je fais semblant? C'est que je n'ose pas, O ! Douce et jeune amante ! Marier l'oranger avec mes cheveux blancs ! ».
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