LE TEMPS QUI PASSE :
J' avais trouvé mon nid au fond de la Provence, Perdu dans la garrigue, auprès de quelques pins, Sous de grands oliviers que la nature balance, Apportant sur mon seuil un lourd parfum de thym.
Pour leur faire oublier tous les bruits de la ville, J' ai aussitôt placé, Enfin ! pour mes fillettes, Un portique de jeux, dans un endroit tranquille, A côté d' un terrain couvert de pâquerettes .
J' y vois un potager, j' imagine ses rangs, J' y plante quelques fleurs, quelques arbres aussi. Je me suis fait plaisir, de longues heures durant, A tout imaginer, sans l' ombre d' un souci.
J' ai tout réalisé, avec un peu de peine. Je travaillais la terre, tout près de mes enfants; Nous avons partagé, dans une joie sereine, Une vie toute simple et si riche, pourtant.
Parfois, quand nous partions pour courir la nature, Nous pouvions découvrir quelques lieux attirants : Une petite grotte, une source d' eau pure Que mes enfants buvaient dans mes mains, en riant.
Le temps n' oublie jamais les regrets à venir; Il les laisse passer, les gomme quelquefois, Mais nous gardons en nous tous les beaux souvenirs Qui débordent du coeur, en nostalgie, parfois .
Je suis allé revoir, comme en pèlerinage Cet endroit, le pensant oublié par le temps. Des maisons s' alignaient sur tout le paysage... Mais où sont donc passés les souvenirs d' antan ?
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