Le jeune poète possédait du génie, Aujourd'hui qu'il est mort, personne ne le nie !
La vie se termine sans jamais qu'on le veuille Lourde de souvenirs et de regrets en deuil. Depuis le premier jour, avec son beau sourire, Elle nous fait mourir jusqu'au dernier soupir.
Le jeune poète possédait du génie, Aujourd'hui qu'il est mort, personne ne le nie !
Sur le petit chemin, à deux pas du tombeau, Où croît le pissenlit, croasse le corbeau, La vie retire tout, une dernière fois. A celui qui croyait, elle reprend la foi. A celui qui aimait, elle en éteint la flamme. A celui qui vivait, elle fait rendre l'âme. A celui qui tuait, elle offre des louanges Et en plus de cela, l'aile du plus bel Ange.
Le jeune poète possédait du génie, Aujourd'hui qu'il est mort, personne ne le nie !
L'incestueuse Vie, maîtresse de la Mort, Réserve toutefois son poison le plus fort, Pour le jeune poète qui s'en va languissant, Traînant derrière lui, le rire du passant, Et du lecteur blasé, la sombre indifférence. Elle fait à l'enfant, une dernière offense : Avant de le pousser dedans l'éternité, Elle le lui avoue là , toute la Vérité.
Le jeune poète possédait du génie, Aujourd'hui qu'il est mort, personne ne le nie !
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