Sais-tu, mon jeune ami, que c'est la vie qui tue, Me dit un beau vieillard à la barbe pointue. Chaque jour, elle enfonce, un peu plus dans nos cœurs, Ce même clou de fer qui saigna le Seigneur.
Je me mis, à ces mots, à songer à la vie, Qui venait de frapper une excellente amie En lui prenant un père, un être le plus cher, Me causant du chagrin malgré mon cœur de fer.
En y réfléchissant, j'eus donc plutôt tendance A ne pas donner tort au vieillard dont la stance Reprochait à la vie la cause de la mort.
Mais n'est-ce pas, au fond, l'objet de notre sort, Dis-je au vieillard étrange, après qu'il se fut tu, D'être chêne en naissant et mourir en fétu.
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