Le Damné à sa table abondamment servie, Admire d'un regard où morte y est l'envie, Les viandes et la pêche auxquelles seul un roi Ici-bas ou plus haut, lui seul en a le droit.
Il lui faut arroser du sang frais de la treille, Volailles et perdreaux, enfin ces animaux Étalés devant lui, à peine morts la veille, Et dont les douces plaies lui parlent de leurs maux.
Il tend enfin le doigt vers une viande rouge Qu'il est seul à aimer, et sur son plat ne bouge, Puis enfin, il la touche, tremblant d'avoir osé.
Il entrouvre déjà la bouche, mais sans fièvre, Réprimant un frisson, il la porte à ses lèvres, Et lors, en un clin d'œil, il lui donne un baiser.
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