JOUR DE MORT
Le trois-cent-soixante-sixième jour de l'année Les linceuls se sont évidés.
Marchez d'un pas lent vers la rivière, Et vous verrez se déverser les pleurs du cimetière. Ce cours d'eau, ce grand et beau mirador, S'écoule vers un abîme de réconfort. Son lit drapé de la mémoire des corps Habille les mânes, âmes de la mort. Cet hommage aux ténèbres Est digne des plus belles litanies funèbres.
Corps et âmes étaient usés, L'âme s'en est allée. Le trépas fut un sourire, La vie un mauvais souvenir !
Et, c'est si vrai que …
Le cours d'eau se tarit En entendant le cri de la vie ; Naissances éphémère Au goût amer !
Seul l'abandon du corps peut prémunir De ce faux espoir sur le devenir.
L'importance de la vie n'est due qu'Ã l'existence de la mort !
Marco
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