S'il me fallait chanter la Fleur de la Patrie, C'est aux morts de Quatorze, Quarante et d'Algérie, Que j'irais demander, dans un honteux soupir, Ce qu'ils ont ressenti au moment de mourir.
Je sais qu'ils me diront, qu'ils ne le savent pas, Qu'ils n'ont fait qu'obéir, et qu'à marcher au pas. Ils me diront aussi qu'ils maudissent les bombes, Ayant, de leurs berceaux, fait presque autant de tombes.
Alors, je leur crierai - levez-vous donc, les Morts ! Le Pays tant aimé va changer tous vos torts ! Relevez donc du sol, votre face pétrie, Dans le sang et la poudre, au nom de la Patrie !
Ô mon Dieu ! Mais que vois-je ? Leurs têtes se soulèvent ! Leur sort, Grâces à Vous, ne fut-il donc qu'un rêve ? Et la salive molle, étalée sur ma peau, Me l'auraient-ils crachée, en sortant du tombeau ?
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