(Je la croyais à jamais perdu Elle ne fut, que pour un temps, oubliée Dans les recoins de ma mémoire, retrouvée .)
Allongé sur un lit de bois et de terre De ses souvenirs d'où il prend racine Pour quelques instants encore, il dresse sa chair Cherchant dans sa mémoire, une ultime médecine .
D'avoir trop remuer la terre D'avoir trop prier le ciel Ses mains, à la soumission, réfractaire Ne sont que douleurs cicatricielles .
Avant qu'il ne s'éclipse Qu'il ne soit couvert d'un voile de lune Il m'implore de prendre la plume D'une vie qui n'était qu'ellipses .
Sur les margelles, la pluie se brise En carreaux de givre qui éclatent Et mes os se glacent A sa douleur qui me brise .
A tes joies, Ã tes peines, je trempe ma plume Afin de garder une trace, De donner du volume A ta vie, avant qu'elle ne s'efface .
Mon ami , in memoriam .
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