L'enfant qui n'a jamais, depuis qu'il est en vie, Appris ou deviné ce qu'enfant signifie, Et regarde de loin, l'autre enfant câliné, Témoin de tant d'amour, à l'autre destiné. L'enfant qui n'a connu que profonde misère, Pour qui les jeux et joies ne sont que deux mystères, Et regarde de loin, l'autre enfant s'en réjouir. L'enfant qui ne rugit qu'en grognant des soupirs, Pour dire qu'il a faim et supporter sa peine, Tandis qu'on le nourrit de canons et de haine. L'enfant dont les parents ont été humiliés, Sous ses yeux, sous son cœur, sans aucune pitié. L'enfant dont les cheveux sont devenus crinière, Et les dents, de longs crocs aiguisés de colère. Cet enfant-là , messieurs, messieurs les tout puissant, Cet enfant-là est mort, alors, méfiez-vous-en !
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