Aujourd'hui nous fêtons le départ en retraite de Jean mon collègue de bureau. Nous avons tous donné une petite participation financière pour lui acheter un cadeau souvenir: nous avons opté pour la montre, c'est classique mais utile. Il faut que je me prépare car nous avons rendez-vous à 19h il est déjà 18h30. Bon, il est l'heure allons y. C'est plein d'émotions ces départs mais je sais que nous allons rester en contact Jean et moi, on s'est toujours bien entendu. Oh! j'aperçois Jean au milieu de la salle, tout beau dans son smoking noir et son petit noeud papillon. Il se dirige vers moi, on se fait la bise. Je le félicite, nous discutons un peu. Ah! il est appelé au micro pour un discours. Très émouvant, j'ai la larme à l'oeil. On lève tous nos verres. Voilà , la soirée se termine, il est tard, il faut se quitter. On , on se promet de se revoir très vite. Isabelle, la responsable des ressources humaines, m'interpelle, il faut que l'on parle. Tout le monde est parti, je l'aide à ranger, autant se rendre utile. Elle commence par me parler du départ de Jean, il va enfin profiter. Ensuite elle me parle de la société, elle va mal. Ah bon j'en savais rien mais j'écoute attentivement. Elle me parle du Directeur, il est bien désolé mais il va falloir licencier certaines personnes. Oh comme c'est navrant! Elle me parle de mon investissement, de mon dynamisme que j'apporte à cette société depuis dix ans mais la société n'a plus besoin de mes services, il faut que je parte. Je suis toute perdue, un sentiment de vertige me prend. Il faut que je me ressaisisse. Isabelle s'approche de moi et là je l'empoigne et je lui déballe tout ce qui me passe par la tête: je dois finir de payer la maison, j'ai les études de mes enfants... je l'entends qui me supplie de la lâcher mais sa voix est lointaine, presque inaudible pour moi. Elle pleure, elle crie et c'est là que je m'aperçois que je suis entrain de lui mordre le bras. Trop tard le mal est fait, je la lâche enfin et je m'en vais en courant. Un mois s'est écoulé, je suis convoquée au tribunal, elle a porté plainte. J'ai du démissionner le regard pesant de mes anciens collègues étaient trop dur à supporter. Je n'ai plus de nouvelle de personne hormis Jean. Mon médecin m'a prescrit des antidépresseurs et des anxiolytiques car cette image de ce fameux soir me hante l'esprit le jour comme la nuit. J'ai tout perdu!
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