Ô toi ! Fleur du malheur qui assombris la nuit, Et de ta puanteur embrase mon ennui.
Ô toi, qui croîs aux pieds de ceux qui croient en Dieu, Et à chaque seconde, secondes les envieux.
Ô toi qui vis à l'ombre des ombres allongées, De ceux qui de la vie, vont être soulagés.
Ô toi qui, du soleil, refuses le rayon, Et préfères le sphinx au gentil papillon.
Ô toi ! Sœur de mon cœur, ô toi ! La noire fleur, Qui ne fut jamais rose et qu'arrosent mes pleurs.
Ô toi dont le pétale a le velours du deuil, Pour mieux t'épanouir dans les champs de cercueils.
Ô toi ! Fleur du poison qui coule dans mes veines, D'un doux baiser volé, toi qui en es la peine.
Fleur maudite et cruelle, tu es ma prisonnière. Fièrement, je te porte à cette boutonnière !
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