Ma vie fut un tissu de tristes literies, Brodées de feints soupirs, et fines menteries. A trop aimer l'amour, je n'ai fait que haïr, Et pour avoir séduit, je me suis fait trahir.
Mon cœur était pourtant, enflé de rêveries, Et de belles pensées, en poèmes fleuries. Mais j'ai voulu jouer au Veuf, au Ténébreux, Et je n'ai jamais su quand j'étais amoureux.
Ainsi, de conquérant, de galant solitaire, Je suis tombé au rang de vieux célibataire, Et ne porte l'anneau que durant mon sommeil.
Aujourd'hui, de mon sang, le débile réveil, Me fait chanter encore et pour la fois dernière, Ces vers, pétales morts, de la Rose Trémière.
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