J'ai connu ce marin au courage féroce, Dans une île sauvage où vole l'albatros. Il aurait pu subir des tortures atroces, Ou briser d'un seul coup, de trois hommes, les os.
Ce même marin-là , aurait pu, en revanche, Essuyer sur ses yeux, du revers de sa manche, Ses larmes pour Marie, tatouée sur son sein, Portrait en rouge, peint en ses vaisseaux sanguins.
Il était grand et fort, doté par la Nature, D'une puissance énorme en sa belle armature. Et, pour s'en assurer, et le voir mieux ainsi, Fallait être debout lorsqu'il était assis.
Un jour ce matelot, dans les flots, fit naufrage. Mais avant de mourir, en tombant du bateau, Il plongea dans son cœur son énorme couteau Pour arracher de l'eau son tendre tatouage.
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