C'est l'hiver et il a le coeur en fête
Il s'en va voir la belle
Avec son air un peu bête
Et la pluie qui "se fait la belle" .

Ce sera une belle journée
Le soleil à son apogée
L'hiver est printemps
Et il rêve de la belle qui l'attend .

Amis et promise s'arment d'impatience
Et voudraient bien, pour la belle, dresser une potence
Lui lancent injures et le traitent de parjure
Mais il rêve de la belle et il endure .

Elle a pour château, une cuisine
Pas très grande, juste ce qu'il faut .
La porte-fenêtre donne sur un patio
Deux chats y font leur cuisine .

C'était l'hiver et il avait le coeur en fête .
De lui montrer les toiles qu'elle peignait
Elle se faisait la plus grande des fêtes
Mais il ne voyait que ses mains et il rêvait .

Elle lui parlait et il n'entendait rien
Il regardait sa bouche qui dessinait
Des ronds et des courbes sans fin
Il ne voyait qu'elle et peu importe ce qu'elle faisait .

Mais il n'a pas vu dans la cuisine, la rose
Qui, dans le vase était éclose
Et qui à son dernier pétale s'attardait .
Le pétale de la rose, détaché, inexorablement fanait .

Il n'y a plus de rose
La belle n'attendait qu'un mot
Mais sa bouche est restée close
Qu'il fut sot !

Envolée la belle
Esseulé le bête .