Je n'ai pas le goût des belles phrases Ayant trop peur de l'emphase . Je ne cherche pas à plaire Ni à distraire .
Je n'ai pour outils Qu'un café, une page blanche et une plume De vagues pensées dont j'enlève l'écume Et la peur de sombrer dans l'assujetti .
Assis sur ma chaise, le regard porté à la fenêtre Le soleil accroché à la glycine, dont le parfum éclot . Et je reste là , accroché à la lettre A la recherche de la musique des mots .
De braves gens diront que nous perdons notre temps Nous, les poètes de tout temps Que ce n'est qu'une occupation, pour que passe le temps Qui n'en finit pas d'indisposer les bonnes gens .
Mais poésie ne rime pas avec occupation Les mots nous traversent sans précaution Sans crier gare, Ils viennent et nous laissent coi Et ne sais pas depuis quand, ni pourquoi
Les élans de l'âme sont devenus mots . Mais que meurent les poètes Et c'est la terre qui s'endeuille sans un mot .
Aux poètes des petits riens Aux poètes des bons mots Au poète qui fait sien La polyphonie des mots .
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