À travers mon rideau, de dentelle d'automne, Je regarde le val, sous l'orage qui tonne. Cette poitrine nue se soulève en battant, Enterrant en son cœur, tous mes amours d'antan.
Ah ! que Dieu fut cruel d'avoir fait le printemps ! Hiver après hiver, vainement je l'attends. Mais l'automne survient, puis arrive Décembre, Et, dans le ciel gelé, la neige de mes cendres.
Tous mes hivers pourtant, auront valu l'instant Où je cueillis l'amour dans les yeux d'une enfant, Créature plus belle qu'un bouton de rose.
La Nature, au matin, vêtue de voiles roses, L'arrosa d'une larme échappée de ses cieux, Tristes de n'avoir pas la couleur de ses yeux.
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