Tout au bout du chemin, entouré d'un haut mur, Se dresse le cimetière aux tombes ordonnées, Et le portail en fer qui grince tel un murmure, Résonne en écho aux pleurs inconsolés.
Le long des allées mortes et des graviers qui bordent, Les pierres tombales grises et leurs croix descellées, S'alignent en rangées sous les herbes qui débordent. Le silence enveloppe, les âmes tant aimées.
Oubliées ou chéries, en pensée elles demeurent, Et la suite des tombeaux qui sous mes yeux défilent, Réveillent mes souvenirs,et des jours et des heures ; Arrivera la mort et la vie qui vacille.
Et sous la protection, du clocher qui surplombe, Le chemin blanc de pierres si souvent emprunté, Je vais au cimetière avant que la nuit tombe Et qu'elle n'envahisse platanes et cyprès.
Les lézards, furtifs, se cachent sous les pierres ; Et de vieilles couronnes aux couleurs délavées Garnissent les caveaux recouverts de poussière, Aux croix tordues et noires de mémoire oubliée.
Ils sont partis un jour, laissant saigner les coeurs, Ces êtres chers, aimés, et qui nous manquent tant. Ils reposent en paix, parmi les quelques fleurs, Et les rayons cuivrés d'un soleil larmoyant.
Cuga Esterillo
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