Parfois, les chemins pris s'enroulent Et l'horizon se perd à la courbe qui s'écoule Parfois, dans l'ombre les mots se glissent Dans l'embrasure d'une pensée qui cherche à s'ouvrir
L'air se détend, l'espace se creuse Florilège de mots qui tournent en tout sens Croisées d'ogives au plafond du ciel, dont ils sont aussi la clef Ainsi posés, les mots architectes deviennent architecture .
Chemins de cathédrales, traverses de lumière Je m'arrête là , abandonné à mes prières Dont il me faudra sortir, pour encore creuser Avec des mots : mots pivots d'abord, pour fonder .
Mots charnières ensuite, pour que s'articulent Ce qui vient de soi et ce qui vient d'un ou d'une autre . Mots en cascade, au détour d'un chemin qui serpente Mots humides qui bruissent : émotions, désirs qui sourdent
De cette terre, de cette chair, tantôt glaise Tantôt bruyère, arrosée de larmes de soleil Où l'âme s'enracine et croît à son aise Dont les fruits bientôt mûrs, auront le goût de miel .
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