On ne comprenait pas ce que le grand niais Disait à ceux qui le menaient à la potence, Entouré ce jour-là d'une joyeuse audience. On ne savait pas bien s'il priait ou niait. Il marchait, tête haute, avec un air soucieux, Au milieu des railleurs et de leurs railleries, Il marchait, innocent, en regardant les cieux, Ânonnant de grands mots, en longues âneries. C'est un fou ! dit quelqu'un. Un autre rajouta : Il vaut mieux être mort plutôt qu'être fada. Ainsi, lui lançait-on la pierre et des injures. Jusqu'au dernier moment on le couvrit d'ordures, Mais l'Idiot, lui, savait qu'ils n'étaient pas méchants. Un enfant lui cracha sur le front en riant.
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