Nourse (portrait de femme)

Elle les a reçu du ciel,
Ses "blues eyes" sont cadeau,
Dans son regard glaciel,
Ont navigué des bateaux.
Sa peau reste claire,
Elle a gardé sa blondeur,
Mais le temps passe, en éclair
Non, ne sera pas victime de ce tueur !
Silencieuse, prudente et réservée, soit,
Elle lutte, seule face à son cœur.
Ne te méprends pas, va derrière,
Va voir au de là de la froideur,
Cherche sous les traces d'hier,
Dans les rejets, l'abandon et la peur
Ils ont fait malgré elle la guerrière,
Et, Imposé le choix de la prudente pudeur.
Ils l'ont faite lutteuse, volontaire,
Sa protection et son malheur.
Sa cigarette est son droit,
Sa charpente, et sa lumière
Sa revendication, comme autrefois,
Pour le plaisir d'un picon-bière.
Tes conseils, ta désapprobation
En boomerang, te reviendront sans manières
Prétentieux tu recevras, sans pardon,
La réponse peu amène d'une femme fière.
Elle, sans geindre ou se lamenter,
Garde son enfance, ses douleurs,
Elle porte le temps passé,
Et sait le prix de l'effort, du labeur.
Seule chez elle, elle a froid
En dépit des livres, bibelots, des fleurs
Sa main sur le coffre de bois,
Caresse et oublie la rigueur,
Ses trésors, ses amours sous les doigts
Son regard en arrière,
L'eau dans les yeux qui se noient,
Regarde, l'émotion de ses pleurs
Regarde, l'éternelle armure à bas,
Prend la dans tes bras,
Pour dire, juste, nous sommes là
Et tu verras,
Combien,
Comme toi,
Comme moi,
Comme nous tous
Nourse,
Est douce.


Lydia Maleville