Bien souvent assis quand je te vois Sur quelque marche , quelques fois Moi debout , le pas affirmé Toi posé , les jambes pliées
Nos regards se croiseront-ils Quand , dans l'instant , je serais immobile Au seuil de ton emplacement de fortune ? Partageons-nous quelque destinée commune ?
Etait-ce là ton rêve d'avenir , toi , l'autre De la misère humaine , en être l'apôtre ? Nous passons , et de notre mémoire S'efface comme trace sur un trottoir
Cet homme assis , aux jambes pliées Quel nom pour être au monde ? SDF Sébastien , Dominique , François ? Non ! Noms ?
Solitude , Désespérance , Fatalisme En te nommant se brisent : armures Murs froids et grinçants Masques grimaçants
De nos vies en prête-noms Que regardes-tu A l'aube glaciale d'un matin pinard ? Matin crève-la-soif , matin qui tue
Plus sûrement , et plus tôt que tard Ce passant , cet absent ...
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