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Nouvelles : Les retrouvailles
Publié par arielleffe le 02-04-2014 09:45:35 ( 1211 lectures ) Articles du même auteur



Les enfants sont à l’école, je peux souffler un peu. Julien est parti travailler de bonne heure, il part de plus en plus tôt et rentre de plus en plus tard. C’est mauvais signe. En même temps je m’en fous, il ne me parle plus que de son boulot et de ses soucis, ma petite personne ne l’intéresse absolument pas. Qu’il fasse ce qui lui plaît après tout ! Je n’ai cours avec mes élèves que cet après-midi, je me prépare une petite tasse de café, je peux commencer à réfléchir au nouveau défi d’écriture de mes copains de l’Orée, qu’est-ce que je vais pouvoir inventer cette semaine, quel est le sujet déjà ?

On sonne à la porte. Zut ! Me voilà coupée dans mon élan créatif !

- Qui est là ?
- François Mignaut
Ce nom me dit quelque chose, j’ai connu un François Mignaut quand j’avais 14 ans. Il n’était pas très grand mais très musclé, il faisait du karaté. Je me rappelle de la première fois que je l’ai vu, je ne pouvais pas le quitter des yeux. Il était très brun avec un regard d’un bleu !!!! Son teint était mat, et son sourire !!! J’en ai encore des frissons. Il fut mon premier amour, le vrai, le fort, qui m’a fait pleurer longtemps et a complètement changé ma vision des relations amoureuses. Après lui je me suis dit qu’il ne fallait plus me fondre dans une relation, il fallait que je réussisse à garder mes distances. Je ne suis plus jamais tombée amoureuse en fait.

J’ouvre la porte.

- Bonjour. François Mignaut des Assurances de France. Je ne vous dérange pas j’espère. Je voulais vous parler de votre avenir et de la protection de votre famille. Vous avez des enfants à ce que je vois.
Il me tend la main, et me montre les jouets qui traînent en souriant.

- Oui bien sûr, entrez.
Je ne ferais jamais ça d’habitude, je déteste les démarcheurs, mais je suis fascinée par ce petit bonhomme rougeaud. Je lui serre la main, et un fourmillement que j’avais oublié depuis longtemps me chatouille le creux de la paume.

Je lui propose un café, et nous nous asseyons autour de la table.

- Vous êtes très accueillante, je vous remercie. Tout le monde n’est pas comme vous.
Cette voix, ressemble à celle de mon François, mais il n’y a vraiment que la voix. Cet homme est gros, chauve, ses yeux sont bleus mais au milieu de ce teint rubicond ils ne me font pas du tout le même effet.

- Un accident de la vie est très vite arrivé …
Il me débite son boniment, et moi je l’observe. A tel point qu’il commence à être un peu gêné.

- Vous êtes d’ici ?
Ma question peut lui paraître indiscrète mais je finis par me demander s’il n’est pas de la famille de MON François, celui qui était si beau, si gentil, celui avec qui j’avais fait un pacte de sang. Nous ne nous quitterions jamais, nous étions liés pour la vie.

- Oui, oui, je suis né dans cette ville. Et vous ?

- Moi aussi.
Je ne sais pas pourquoi à cet instant précis je lui souris. C’est irrésistible les coins de ma bouche se relèvent sans que je puisse rien y faire.
Tout à coup, il me fixe. Nos regards s’immergent l’un dans l’autre.

- Ce sourire ! Je le reconnais, tu es Catherine n’est-ce pas ?
Je ne peux plus parler. Nous nous prenons les mains, une chaleur nous envahit immédiatement. Un sentiment de bien-être que je n’avais pas connu depuis longtemps me submerge.
- C’est incroyable ! Je ne devais pas venir dans ton immeuble je remplace un collègue malade. Je suis tellement content de te revoir !

Nous nous racontons nos vies, nos conjoints, nos enfants, nos boulots, on ne s’arrête plus. Le temps n’existe plus. Les aiguilles de l’horloge ont même tourné à l’envers, nous sommes redevenus des adolescents. J’oublie son physique, il est à nouveau musclé, ses cheveux ont miraculeusement repoussé.

- Pourquoi m’as-tu quittée pour cette idiote d’Isabelle, elle était complètement sotte !

- Je sais. Notre amour me faisait peur, il était trop fort, je me sentais piégé, j’ai préféré partir, mes parents m’envoyaient dans un internat lointain, j’en ai profité. Mais j’ai eu tort, ma vie sentimentale a été un échec complet, je n’ai jamais plus rien vécu d’aussi fort.
Moi non plus. Ma vie est terne, depuis qu’il est là à côté de moi le film n’est plus en noir et blanc, il est en technicolor.

Je sais que ma décision est prise, je ne peux plus vivre cette vie qui n’est pas la mienne. Comment vais-je annoncer à mon mari que je vais le quitter. Il est grand beau et costaud, il a tous ses cheveux, une superbe situation, mais c’est ce petit bonhomme qui me rend folle. Son égo va en prendre un coup, ça va être dur pour les enfants, mais j’ai 14 ans à nouveau et c’est tellement bon !
FB arielleffe

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
maurizioB
Posté le: 02-04-2014 23:01  Mis à jour: 02-04-2014 23:01
Plume d'Argent
Inscrit le: 02-03-2014
De:
Contributions: 426
 Re: Les retrouvailles
Bonsoir, un grand bravo
Pendant un moment, je me suis cru avec vous dans l'histoire, désolé pour ce manque de tact...
Bien dis !!!
arielleffe
Posté le: 03-04-2014 08:18  Mis à jour: 03-04-2014 08:18
Plume d'Or
Inscrit le: 06-08-2013
De: Le Havre
Contributions: 805
 Re: Les retrouvailles
Merci Maurizio, je t'ai ramené vers ton premier amour alors !
maurizioB
Posté le: 03-04-2014 10:15  Mis à jour: 03-04-2014 10:15
Plume d'Argent
Inscrit le: 02-03-2014
De:
Contributions: 426
 Re: Les retrouvailles
Bonjour, oui on peut dire cela, en effet j'ai vécu un histoire à peu prés identique, il y a quelques temps, non pas dans les mêmes conditions, mais on va dire presque. Je sui tombé par le plus grand des hasard sur un amour de jeunesse d'il y a une trentaine d'années et c'était impressionnant, comme si on c'était jamais quittés, une sensation vraiment bizarre... Mais bon, je la raconterai, un jour peut être
Amicalement, Maurizio
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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