Il se dresse sur le bord de la falaise, transperce les arbres alentours et monte vers le ciel, blanc, resplendissant, majestueux. D'en bas, en regardant son sommet jouant dans les nuages cotonneux, il semble tomber comme un géant fragile à vous faire tourner la tête.
Je monte son escalier en colimaçon, et en haut, le visage giflé par le vent, cramponné à la rambarde, je m'imagine dans un ballon au-dessus d'un pays fabuleux.Je vole. Les rochers sur l'océan semblent autant de continents que les oiseaux géants survolent. La mer se mélange aux nuages et au ciel et rejoint l'horizon. J'accentue l'ivresse passagère en regardant le ciel pers au-dessus de la verrière du phare : un vertige soudain m'envahi. En bas, les rochers recouverts au rythme des vagues par l'écume, ressemblent à des îles mystérieuses.
Le vent qui m'enivre caresse l'Atlantique et ondule sa surface en un immense frisson. En cette fin d'après-midi,l'océan a la chair de houle. Je laisse la tour blanche éclatante qui émerge des vieux tamaris noueux au pied du belvédère. La nuit lentement va prendre ses quartiers. Le phare de Biarritz veille.
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