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Essais confirmés : La coutume du poisson d'Avril
Publié par Loriane le 01-04-2016 11:00:00 ( 1841 lectures ) Articles du même auteur



La coutume du "poisson d'Avril"

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est une tradition ancienne et quoiqu'elle semble marquer un certain recul dans notre vie moderne, elle reste présente dans notre société, dans les actes pour certains et dans les mots pour d'autres.

Tous, nous connaissons "le poisson d’avril" cette plaisanterie, voire ce canular, que l’on fait le premier avril à ses connaissances ou à ses amis. Il est aussi de coutume de faire des canulars dans les médias, aussi bien presse écrite, radio, télévision que sur Internet.
Le Poisson d’avril, tout le monde le sait, n’est autre chose qu’une attrape, un piège innocent et bienséant, cela va sans dire, que l’on tend à quelque personne amie, parente ou familière, le premier jour de ce mois d’avril. Donner un poisson d’avril à quelqu’un, c’est lui faire faire une démarche inutile, lui annoncer une nouvelle qu’on invente, l’envoyer au-devant de quelqu’un qui ne vient pas, en un mot, se divertir un peu à ses dépens, et éprouver sa patience.
Pour les enfants, il consiste souvent à accrocher un poisson de papier dans le dos de personnes dont on veut se gausser. Poisson d’avril ! est aussi l’exclamation que l’on pousse une fois qu’une des plaisanteries est découverte.
Mais d'où nous vient ce "poisson d'Avril ?
Ici comme dans beaucoup d'autre coutumes anciennes, plusieurs origines sont avancées.

Parmi ces origines :

Une première origine de cette tradition serait née en France, en 1564.
La légende veut que jusqu’alors, l’année aurait commencé au 1er avril en fait le 25 mars correspondait selon le calendrier julien au Jour de l'an, à la fête de l'Annonciation à Marie avec la tradition de s'échanger des cadeaux. Mais le roi de France Charles IX décida, par l’Édit de Roussillon, que l’année débuterait désormais le premier janvier, marque du rallongement des journées, au lieu de fin mars, arrivée du printemps. Mais en fait, l’année civile n’a jamais débuté un 1er avril.

Si l’origine exacte de l’utilisation des poissons reste obscure peut-être l’ichthus chrétien, il semble que beaucoup de personnes eurent des difficultés à s'adapter au nouveau calendrier, d'autres n'étaient pas au courant du changement et ils continuèrent à célébrer le premier avril selon l'ancienne tradition. Pour se moquer d'eux, certains profitèrent de l’occasion pour leur remettre de faux cadeaux et leur jouer des tours. Les cadeaux que l'on s'offrait en avril étaient le plus souvent alimentaires. Cette date étant à la fin du Carême, période de jeûne durant laquelle la consommation de viande est interdite chez les Chrétiens, le poisson était le présent le plus fréquent. Lorsque les blagues se développèrent, l'un des pièges les plus courants était l'offrande de faux poissons. Ainsi naquit le fameux poisson d’avril, le jour des fous, le jour de ceux qui n’acceptent pas la réalité ou la voient autrement.

Une deuxième origine est donnée par des ouvrages tels que l’Origine des proverbes, le Dictionnaire de Trévoux au mot Avril, ou encore le Spectateur anglais, celui-ci écrit :
"l’expression poisson d’avril serait liée à la corruption de la passion de Jésus-Christ qui arriva le 3 avril : Jésus étant renvoyé d’un tribunal à l’autre, et contraint de faire diverses courses par manière d’insulte et de dérision, on aurait pris de là, la froide coutume de faire courir et de renvoyer, d’un endroit à l’autre, ceux dont on voulait se moquer."
Pour beaucoup l'origine serait donc liée à la religion, car en effet, dans les premiers temps du christianisme, le clergé, afin de graver plus puissamment dans l’esprit des populations le sentiment et le souvenir des mystères de la religion catholique, eut recours à des représentations scéniques.
Lors des grandes fêtes de l’année, le peuple venait écouter pieusement ces pièces religieuses, qui n’étaient pour lui qu’un commentaire vivant de l’évangile du jour. Rien de profane ne se mêlait à ces jeux, et ce ne fut que plus tard, au XIIIe siècle, que des éléments profanes vinrent se mêler à ces cérémonies religieuses et en modifier à la longue le caractère sacré.
Dans les premiers jours d’avril avaient lieu ces représentations de la Passion, et l’assistance écoutant avec terreur, voyait le Christ, raillé et renvoyé de Caiphe à Pilate et de Pilate à Caiphe.
Plus tard, l’habitude rendit la terreur moins grande, et quelques railleurs impies, en revenant le soir de l’église, s’amusèrent à répéter la scène du matin aux dépens de leurs amis ou de leurs voisins. De là, l’origine avancée de ce jeu du premier avril, et le nom de passion passant de bouche en bouche et n’étant plus guère compris, devenant le mot poisson.
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Une troisième origine fut proposée : le mois d’avril étant peu favorable à la pêche, plus d’un gourmand se serait vu, à cette époque, privé d’un plat délicat sur lequel son palais avait compté. Mais cette explication, pour suffisante qu’elle soit à justifier l’expression Manger du poisson d’avril, semble n’avoir aucun rapport avec les facéties du 1er avril.
On donne également une quatrième origine, beaucoup plus récente, de cette expression : un prince de Lorraine que Louis XIII faisait garder à vue dans le château de Nancy, aurait trompé ses gardes et se serait sauvé en traversant la rivière de Meurthe, le premier jour d’avril.
Certes le duc Nicolas François, frère de Charles III, duc de Lorraine, quitta son évêché de Toul et le chapeau de cardinal par politique d’État, avant d’épouser à Lunéville, au mois de mars 1635, la princesse Claude, sa cousine germaine, fille de Henri II. Puis, s’étant retiré à Nancy et ayant eu vent qu’on voulait le conduire à la cour de France, il trompa ses gardes.
Mais en réalité, le prince ne passa point la rivière de Meurthe à la nage, et sortit par une des portes de la ville, déguisé en paysan, portant une hotte pleine de fumier, de même que la princesse. Il aurait simplement délibérément choisi la date du premier avril pour s’échapper et tromper les Français.
Une jeune paysanne des environs de Nancy, qui fournissait journellement du laitage à la cour, reconnut la princesse malgré son déguisement et, l’ayant dit à quelques soldats de la garde, ceux-ci se figurèrent que cette fille voulait leur donner à tous le poisson d’avril, en les faisant courir mal à propos ; ce qui donna au prince et à la princesse le temps de gagner leurs chevaux pour se réfugier à Bruxelles, auprès du cardinal Infant.
Cette évasion fit dire au peuple que le roi avait donné à garder un poisson d’avril, mais l’usage était connu au XIVe siècle, à en juger par les manuscrits du pasteur Paul Ferry relatifs à l’histoire de Metz et dans lesquels il cite déjà l’expression...

Une cinquième théorie opinion fait remonter l’origine de la coutume au changement opéré sous Charles IX, quand l’année, qui jusqu’alors avait commencé le jour de Pâques, dut s’ouvrir le premier janvier.
Les étrennes du premier de l’an furent donc offertes trois mois plus tôt, et il ne resta dès lors pour l’ancien premier jour de l’an que des félicitations pures et simples, auxquelles les mauvais plaisants ajoutèrent des cadeaux ridicules ou des messages trompeurs.
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Un "Poisson d'avril notable" nous est conté :
Un des plus curieux poissons d’avril dont le bon vieux temps nous ait légué le souvenir, se déroula en 1686 et mit en scène un abbé de Caen, Michel de Saint-Martin, né à Saint-Lô en 1614, celui-ci était un brave homme original, toujours crédule au plus haut point, et surtout "bonhomme" par-dessus tout.
Ce personnage était, pour les sociétés de la ville, un divertissement que les habiles faisaient alterner avec la lecture de la Gazette de France ou du Mercure Galant.
Notez que le digne ecclésiastique sacrifiait aux muses, et se proclamait un dévoué serviteur des sciences et des lettres ; mais ses ouvrages étaient à la hauteur de ses idées et de sa conduite.
Il publia, entre autres, un livre bizarre, singulier, absurde, intitulé : le Moyen de vivre en santé au delà de cent ans. Or, il était difficile après cela de ne pas jouer quelque bon tour à l’auteur : les nouvelles de la cour en fournirent bientôt l’occasion.
Il se trouva à cette époque que les gazettes étaient remplies de détails circonstanciés sur l’arrivée en France et sur la réception prochaine, à Versailles, des ambassadeurs du Royaume de Siam , ancien nom de la Thaïlande, accompagnés du premier ambassadeur français qui y avait été dépêché l’année précédente par Louis XIV, Alexandre de Chaumont.
Les sociétés de Caen s’entretinrent longtemps de cet évènement, qui faisait grand bruit.
Notre bon abbé n’étant pas des derniers à s’enquérir des histoires merveilleuses racontées à ce sujet, il ne parla plus, ne pensa plus et ne rêva plus qu’aux ambassadeurs siamois, avant qu’une idée des plus folles ne traversât la cervelle de quelques gens du bel air, certains de trouver appui dans toute la ville, plus certains encore d’avoir un auxiliaire puissant dans la crédulité de leur victime.
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Le premier avril arrivait dans quelques jours.
On annonça à M. l’abbé de Saint-Martin que Sa Majesté le roi de Siam, après s’être fait lire son admirable livre, avait été si charmée de l’incomparable découverte que ce livre renfermait, qu’elle avait résolu d’envoyer à l’auteur des ambassadeurs pour lui offrir le rang de mandarin et le titre de son premier médecin.
Toute la ville s’en mêla : les gens les plus graves y prêtèrent volontiers les mains, les sévères magistrats tout comme les autres.
Tout fut prévu ; il y eut autorisation du roi de France pour conférer à l’abbé les hautes dignités de mandarin et d’Esculape.
La mascarade fut complète. Le bonhomme dut se croire mandarin, en toute sécurité, et ce fut grand plaisir de le voir revêtu et chamarré des insignes de ses nouvelles fonctions.
Mais le jour d’avril passé, l’abbé ne put croire à ce poisson d’un nouveau genre, et deux années s’écoulèrent avant qu’il voulût bien reconnaître qu’on s’était moqué de lui.
En 1738, Charles-Gabriel Porée, écrivant sous le pseudonyme de Censorinus Philalethes, rassembla nombre d’anecdotes amusantes sur les extravagances de l’abbé de Saint-Martin, dans un ouvrage intitulé La Mandarinade, ou Histoire du mandarinat de l’abbé de Saint-Martin."
Comme on le voit cette tradition, si charmante par ailleurs, peut avoir aussi le visage de la cruauté.
Ce qui explique peut-être le recul de ces "poissons d'Avril" .
Aurions nous plus d'égard pour nos concitoyens, renâclons nous à mettre les autres en mauvaise posture ?
Serions-nous plus délicats, plus respectueux et nous est-il désagréable d'humilier le naïf ?
Je le crois .
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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