Spectateur indigné de la douleur des gens
Pas celle des nantis, pas celle des puissants
Qui repaissent, en hurlant leur admonestation
A la bourse, histrion de la spéculation

Je veux parler des faibles et des nécessiteux
Qui mendient pour survivre, avec le ventre creux
Je parle de ces êtres dont le seul avenir
Se réduit en deux mots : tenir, ne pas mourir

Je veux que l’on évoque ’’les petits’’, gens de peu
Qui s’échinent au boulot, sans que l’on songe à eux
Le jour ou choisira, péremptoire, l’actionnaire
De fermer cette usine, pour raisons financières

Je veux que l’on rappelle à tous nos décideurs
Cette caste spécieuse qui, à défaut de cœur
Egraine quelqu’euros aux œuvres humanitaires
Soulageant leur conscience, en là rendant légère

Je veux qu’ils fassent fi de leurs creuses bontés
De la condescendance bien souvent éhontée
Voir de leur bienveillance dont ils croient faire montre
Quand un pauvre hère élit la mort face à la honte

Je veux qu’ils prennent en compte le très grand désespoir
De ce peuple qui souffre, sans futur, sans espoir
Inquiet des lendemains pour leurs progénitures
Dont l’avenir n’est plus qu’une caricature

Je veux que nos élites entendent la détresse
De ce monde qui soufre, avant qu’il ne se dresse
De colère contre eux, et qu’ils ne rebellent
La braise est dans la place, il manque l’étincelle….